«Guerre civile au sein d’AQMI »

La victoire du groupe salafiste malien d’Ansar Eddine dans le Nord du Mali et son alliance avec Al Qaïda au Maghreb Islamique a aiguisé l’appétit de toute la planète terroriste.  D’après les spécialistes, la destitution surprise de Mokhtar Belmokhtar par l’émir d’AQMI Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mousaâb Abedelwadoud, alias le borgne serait liée à la nouvelle configuration qui se dessine. En effet, Abdelmalek Droukdel aurait pour projet de contrôler tout le trafic qui passe par l’Azawad. Il s’agit de plusieurs dizaines de millions de dollars générés par la contrebande, la drogue et les enlèvements de ressortissants occidentaux. Cette manne, détournée pour une grande part par Mokhtar Belmokhtar qui refuse de la reverser à l’émir d’AQMI, serait la cause principale de discorde entre les deux hommes. Droukdel aurait besoin de beaucoup d’argent pour recruter et armer ses hommes dans le maquis algérien. AQMI en Algérie a connu ces dernières années une sérieuse érosion, voyant ses effectifs passer de 400 hommes à seulement 150 éléments en état de combattre. Il y a une semaine, de violents affrontements ont eu lieu près de Gao entre les fidèles de Mokhtar Belmokhtar composés d’une majorité de Mauritaniens et d’anciens du Polisario d’une part, et des inconditionnels d’Abdelmalek Droukdel, essentiellement des Algériens et des Libyens d’autre part. Ces affrontements ont fait plusieurs morts. Une trêve pour l’Aïd a été obtenue par Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Eddine.

La médiation entre les deux clans continue et pourrait déboucher, selon les observateurs, sur un modus vivendi permettant de partager le pécule entre « l’AQMI algérienne » et le clan de Belmokhtar.