Politiquement borderline, Ilyas El Omari serait-il devenu radioactif ?

C’est un véritable coup de tonnerre qui a éclaté mardi devant la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Casablanca. Lors d’une ultime séance du procès du leader du Hirak du Rif, Nasser Zafzafi, son avocat Isaac Charia a affirmé que son client avait été contacté par Ilyas El Omari, alors patron du PAM et toujours président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Selon son défenseur, Nasser Zafzafi, principal meneur des manifestations qui ont secoué la région du nord-est du royaume pendant près de neuf mois, Ilyas El Omari l’aurait incité à comploter contre son pays et contre la monarchie, propositions que Nasser Zafzafi dit avoir catégoriquement refusées. Des allégations graves, qui sans être pour le moment étayées, sèment le trouble dans un dossier extrêmement complexe et poussent les observateurs à s’interroger sur le rôle joué par l’homme fort du Rif pendant les longs mois pendant lesquels la population manifestait dans la rue.

Suite à ces assertions, le secrétaire général démissionnaire du PAM a répondu par un laconique communiqué dans lequel il nie avoir parlé à Nasser Zafzafi et se réserve le droit de poursuivre en justice les avocats de ce dernier. D’habitude plus loquace, Ilyas El Omari s’est contenté cette fois d’un simple communiqué de quelques lignes relayé par ses proches via Facebook.

Le parquet s’est empressé, quant à lui, de convoquer Nasser Zafzafi pour une audition. Il est également attendu qu’il convoque Ilyas El Omari pour le questionner sur les déclarations imputées au leader du Hirak. A la suite de ces auditions, plusieurs volets sombres de la fronde rifaine pourraient être mis en lumière.

En attendant, l’opinion publique marocaine se pose plusieurs questions. Qu’en est-il réellement de l’action d’Ilyas El Omari dans le Rif ? Quels rôles ont joué ses hommes pendant la fronde du hirak ? Quid de l’influence réelle ou supposée de celui qui préside la région depuis deux ans ? A quoi servent le PAM et ses structures locales, qui contrôlent 34 communes dont le conseil de la ville d’Al Hoceima, fief de la fronde ? Pourquoi Nasser Zafzafi  s’est tu tout ce temps sur ce présumé complot ?

Des questions qui trouveraient certainement des réponses si l’enquête allait à son terme et n’est pas étouffée dans l’œuf. Le cafouillage dramatique de Gdem Izik où le nom d’Ilyas El Omari fut à maintes reprises mentionné est toujours présent dans les esprits.

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  1. Khalid 03:32 - novembre 23, 2017

    Une chose est sûre. Comme le disent nos compatriote « en arabe dialectal », le portier refuse de faire entrer Ilyass OMARI. Ce Monsieur n’inspire pas confiance. Il dégage des Énergies Négatives.