Le Mossad donne Al Assad vainqueur

Le Mossad est formel. Le président syrien Bachar Al Assad restera en place pour longtemps encore, selon le service de renseignement israélien. Alors qu’il donnait son régime fini il y a quelques mois, l’Institut -surnom du Mossad en Israël- est aujourd’hui sûr que le maître de Damas a repris les choses en main. Le carnet mensuel détaillé adressé en décembre dernier par la division de la recherche, dépendant du département Recherche et Etudes, au premier ministre Benyamin Netanyahou a fait part d’une nouvelle réorganisation du pouvoir syrien. Le président Al Assad, d’après ce carnet, ne s’entoure plus d’officiers alaouites uniquement, mais également de personnalités sunnites qui jouent un rôle de premier plan dans la crise. C’est le cas  par exemple du chef des services secrets, Ali Mamlouk, qui est aujourd’hui véritablement le responsable de la sécurité nationale. Parmi la nouvelle garde rapprochée du président, on retrouve le directeur du Département de la sécurité politique, Mohamed Dib Zeitou, ou encore l’officier alaouite Mohamed Nassif, dont le nom n’apparaît dans aucun organigramme et qui est chargé de la coordination avec le Hezbollah et l’état-major iranien. Et si Maher Al Assad, chef de la garde républicaine est en retrait, ce n’est pas le cas de l’oncle maternel d’Al Assad, Mohamed Makhlouf, qui représente les intérêts du clan familial. Ce recentrage du pouvoir a permis au régime de sanctuariser les forces loyalistes à l’Ouest et au Nord du pays dans le triangle de Tartous, Lattaquieh, Al Salamiyeh. Les services de renseignement de Bachar Al Assad ont aussi infiltré les groupuscules islamistes qui combattent à l’est du pays. Ils seraient, d’après le Mossad, derrière les assassinats croisés perpétrés entre les islamistes et l’armée libre syrienne. La recommandation du Mossad au gouvernement israélien est donc de se préparer à traiter avec un régime baathiste, certes affaibli, mais plus homogène et mieux aguerri. Le reste du pays sombrera dans le chaos, à l’exception de quelques îlots kurdes ou chrétiens.