Après une longue traversée de désert, le Tycoon marocain Othman Benjelloun est au centre de tous les honneurs de la part du Makhzen. Le milliardaire qui est à la tête d’une fortune déclarée estimée à plus de 3 milliards de dollars est au crépuscule de sa vie. Agé de 83 ans, il est devenu au fil des années une équation incontournable du paysage économique nationale. Un seul problème ternit cependant cette réussite : l’absence d’un héritier capable de prendre la relève d’un empire qui s’entend jusqu’en Europe et en Afrique. Le fils du magnat n’aurait pas l’âme d’un « entrepreneur carnassier » et sa fille serait peu portée sur la finance, affirme un proche de la famille. Alors qu’adviendra-t-il de la holding d’Othman Benjelloun qui contrôle entre-autres, la BMCE Bank, RMA Al Wataniya et Bank Of Africa se celui-ci venait à disparaître ? Pour les autorités marocaines, il s’agit d’un véritable casse-tête, puisqu’elles ne voudraient pas que le groupe tombe entre les mains de « prédateurs » étrangers. D’ailleurs, des offres « amicales » provenant de fonds qataris et émiratis auraient été « poliment » déclinées ces derniers mois.
Dans les salons du quartier huppé d’Anfa Supérieur à Casablanca, la présence remarquée et inhabituelle du conseiller royal, Fouad Ali El Himma, lors d’une rencontre organisée par la BMCE Bank sur les relations maroco-chinoise a été fortement commentée. La reprise par un grand groupe étatique ou qui serait lié à l’Etat d’une partie de la holding ne serait d’après certains connaisseurs qu’une question de mois. Il est clair donc que le groupe d’Othman Benjelloun fait désormais partie des lignes stratégiques rouges du royaume.
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