Le spleen marocain d’Ignacio Cembrero

Il a eu ses heures de gloire avec l’interview que lui a accordée le roi Mohammed VI en 2005, mais 2013 lui a été fatale. Le spécialiste Maroc d’El Pais a été muté par sa rédaction qui a confié la couverture du Maghreb à un autre journaliste, en l’occurrence Javier Casqueiro. Ce départ que certains imputent aux pressions de Rabat, va certainement enchanter les autorités marocaines qui, après avoir longtemps bien considéré Cembrero, avaient pris leurs distances à partir de 2006. Ignacio Cembrero qui comptait plusieurs « sources » même dans l’entourage royal, se plaignait souvent de ne plus avoir « d’interlocuteur ». Il faut dire et de l’avis même de plusieurs correspondants de la presse ibérique, que le « correspondant » d’El Pais -au fait il n’a jamais élu résidence au royaume ni dans aucun pays du Maghreb- était rentré dans une relation d’amour-haine avec le Maroc. Il se voyait plus comme un militant que comme un journaliste, d’où plusieurs malentendus avec les autorités de Rabat. L’épisode de la publication par El Pais d’un article faisant référence à une vidéo d’AQMI qui appelait à des attentats terroriste au royaume, avait fini par couper le fil ténu qui liait Cembrero à un pays qu’il aime beaucoup, mais à sa « manière » comme il aime à le dire. D’après plusieurs confrères, Ignacio Cembrero a du mal en ce moment à digérer la décision de sa direction, et il pourrait être tenté par le lancement d’un projet éditorial sur le web consacré au Maghreb.