Pourquoi la nomination du slovaque Miroslav Lajčák au poste d’envoyé spécial au Sahara pourrait importuner le Maroc

Serait-ce une mauvaise nouvelle pour la diplomatie marocaine? C’est la question que se posent, dans les couloirs de l’ONU à New York, un grand nombre de connaisseurs du dossier de notre Sahara national.

Ils se posent cette question suite à la décision prise par Antonio Gutteress, le secrétaire général de l’ONU de nommer le diplomate slovaque Miroslav Lajčák au au poste d’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies au Sahara. C’est ce qu’affirme une source diplomatique internationale.

Le poste est vacant depuis la démission de l’allemand Horst Kohler en mai 2019. La même source affirme que Guterres a pris sa décision, qu’il a transmis aux cinq membres permanents du conseil de sécurité, à savoir les Etats Unis, La Russie, La Chine, La France et le Royaume Uni. Il aurait également transmis la nouvelle à « certains grands pays européens », mais pas aux parties au conflit.

Le Maroc n’est donc pas officiellement au courant, ni le Polisario d’ailleurs. N’empêche, si la nomination de M. Miroslav Lajčák est confirmée, c’est sans doute une mauvaise nouvelle pour Rabat. Du moins, si l’on croit le parcours de ce diplomate qui préside actuellement aux destinées de la diplomatie de son pays.

Né en 1963, Il a grandi dans un pays qui n’existe plus: la Tchécoslovaquie. Ce pays, qui faisait partie de l’ancien bloc soviétique, a vécu une révolution de velours en 1993, suite à laquelle il s’est scindé en deux Etats: la république Tchèque avec Prague pour capitale et la Slovaquie, dont la capitale est Bratislava. Cette séparation à l’amiable n’aurait pas vraiment traumatisé M. Miroslav Lajčák qui venait juste de terminer ses études universitaires à l’institut des relations internationales de Moscou. D’ailleurs, son premier poste de diplomate a été à l’ambassade de son nouveau pays, la Slovaquie, dans la capitale russe.

Par la suite, ce diplomate de carrière – qui a adhéré au parti communiste tchécoslovaque alors qu’il était encore sur les bancs de l’université – a été ambassadeur au Japon et surtout à Belgrade en 2001, capitale de la défunte Yougoslavie qui deviendra par la suite l’Etat de la Serbie-Monténégro.

Sa connaissance de l’ex-Yougoslavie le propulsera plus tard au devant de la scène internationale lorsqu’il a organisé et supervisé en 2006, pour le compte de l’Union Européenne, le référendum qui a conduit à l’indépendance du Monténégro!

C’est donc ce diplomate pétri d’une éducation soviétique et d’un savoir faire « référendaire », qui hérite de la lourde tache de remettre autour d’une table de négociations marocains, algériens, mauritaniens et, sahraouis des deux bords.

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  1. Mohcine 10:07 - février 14, 2020

    Pure spéculation journalistique! !
    Le Maroc en a vu d’autres et si ce slovaque joue au plus malin , il rejoindra les autres .