
Les déclarations inattendues de Joseph Aoun à Alger ont provoqué un vif malaise dans les cercles dirigeants. Lors de sa visite officielle en Algérie, le président libanais a salué le rôle du Maroc dans la stabilisation du Liban, qualifiant Rabat de « pays frère et cher », et rappelant son implication historique dans l’accord de Taëf de 1989 aux côtés de l’Algérie et de l’Arabie saoudite.
Une séquence non anticipée par le protocole de la Présidence algérienne, et qui a immédiatement suscité des tensions en coulisses. Selon nos sources, des reproches ont été adressés aux équipes protocolaires de la Mouradia, accusées de n’avoir ni encadré le discours du chef d’État invité, ni anticipé la portée diplomatique de ses propos dans le contexte de rupture entre Alger et Rabat.
Mais c’est surtout du côté de l’Agence de presse algérienne (APS) que la réaction a été la plus directe. Des directives fermes ont été données pour que les propos pro-marocains de Michel Aoun ne soient ni publiés ni évoqués, malgré leur diffusion publique. Aucune mention de ces déclarations n’a été faite dans les dépêches officielles, qui se sont limitées à relayer les aspects techniques et bilatéraux de la visite.
En interne, cette omission délibérée est décrite comme une « mesure de précaution ». Le sujet reste sensible, d’autant plus que l’incident intervient à un moment où Alger tente de verrouiller sa position diplomatique au Maghreb. Toujours selon nos sources, cette affaire a poussé les autorités à réévaluer les modalités de communication entourant les visites officielles futures.
Officiellement, aucun commentaire n’a été émis. Mais en coulisses, le signal est clair : la Mouradia n’entend plus laisser place à la moindre improvisation, surtout lorsque le discours des invités pourrait être perçu comme une reconnaissance implicite du rôle régional de Rabat.