
Le 3 juillet 2025, l’ambassadrice du Canada au Maroc, Isabelle Valois, a célébré la fête nationale de son pays dans une atmosphère inhabituelle : aucun ministre ou haut responsable marocain n’a répondu présent à l’invitation. Une absence remarquée, d’autant plus que le protocole marocain prévoit traditionnellement la participation d’un membre du gouvernement aux célébrations nationales des chancelleries étrangères.
Derrière ce désengagement apparent, un climat diplomatique tendu entre Rabat et Ottawa. Le Royaume reproche au Canada sa position officielle sur le Sahara occidental, toujours alignée sur les résolutions onusiennes prévoyant un référendum d’autodétermination. Une posture jugée hostile par les autorités marocaines, qui conditionnent désormais leurs relations bilatérales au soutien au plan marocain d’autonomie.
En 2025, avant son départ, l’ex-Premier ministre Justin Trudeau avait reçu une lettre du roi Mohammed VI l’invitant à revoir la position canadienne. Une démarche restée sans suite, même après la nomination de Mark Carney à la tête du gouvernement. Le signal politique est clair : sans alignement sur la priorité diplomatique du Royaume, les canaux traditionnels se ferment.
En contraste, les fêtes nationales américaine et britannique ont vu une présence marocaine de haut niveau. Leila Benali, Abdessamad Kayouh ou encore Nadia Fettah Alaoui ont été mobilisés, preuve que Rabat continue d’appliquer une diplomatie protocolaire sélective – désormais dictée par la position des capitales étrangères sur le dossier du Sahara.