
Le mystère est levé : le général Abdelkader Haddad, dit Nacer El-Djinn, a bien trouvé refuge en Espagne. Selon El Confidencial, l’ancien patron de la DGSI a traversé la Méditerranée dans la nuit du 18 au 19 septembre à bord d’une lancha rapide, pour débarquer discrètement sur la côte d’Alicante, comme un simple harraga. Des expatriés algériens et des sources policières espagnoles confirment son arrivée.
À Alger, la fuite a déclenché une réaction sécuritaire spectaculaire. Durant tout un week-end, la capitale a vécu au rythme des hélicoptères de la gendarmerie, des contrôles massifs et des perquisitions dans plusieurs quartiers. Une véritable « opération jaula » qui n’a pas empêché le général de disparaître. Le premier fusible a déjà sauté : le général Mahrez Djeribi, chef de la Sécurité de l’armée, a été démis de ses fonctions, signe de la colère au sommet.
Cette fuite illustre la profondeur des luttes de clans qui minent l’appareil militaire. En quelques années, plus de 200 officiers supérieurs, dont une trentaine de généraux, ont été emprisonnés. Haddad, qui avait soutenu Tebboune pour sa réélection en 2024, a basculé dans le camp des indésirables après avoir lancé des enquêtes sensibles sur des proches du pouvoir.
L’arrivée confirmée du général en Espagne est un camouflet pour le régime Tebboune-Chengriha. Elle révèle une fragilité inédite du système sécuritaire, incapable de retenir un homme qui en connaît les secrets les plus compromettants. Pour Alger, le cauchemar ne fait que commencer : Haddad est désormais hors de portée, et ses révélations potentielles pèsent comme une menace sur l’équilibre déjà vacillant du régime.