La Coupe d’Afrique des nations 2025 débute le 21 décembre au Maroc. Si sur le terrain, les Fennecs veulent renouer avec leur gloire passée, dans les tribunes, en revanche, leurs supporters affrontent déjà une compétition autrement plus rude : celle des formalités et des coûts exorbitants liés au déplacement vers le Maroc.
Frontaliers sur la carte, l’Algérie et le Maroc restent éloignés dans les faits. Frontières terrestres fermées, espace aérien bloqué, absence totale de vols directs : pour rejoindre Rabat, où l’Algérie disputera ses trois matchs de groupe, une escale est obligatoire. La plus courante passe par Tunis, mais certains itinéraires imposent des détours par Paris, Madrid ou Istanbul. À la clé, des trajets interminables et des billets qui flambent.
Aux dates de la CAN, le simple transport devient un luxe. Un aller simple Alger–Rabat peut dépasser les 560 euros avec escale, parfois pour une arrivée au cœur de la nuit. Pour les supporters souhaitant assister à l’ensemble des matchs de poule, entre le 23 décembre et le 1er janvier, la facture grimpe rapidement : entre 650 et 1 460 euros selon l’itinéraire, parfois pour plus de 20 heures de voyage.
À ces contraintes s’ajoute une nouveauté administrative. Depuis septembre, le Maroc a instauré une Autorisation électronique de voyage (AEV), à obtenir en ligne via l’application Yalla. Si cette procédure vise à encadrer les entrées sur le territoire et concerne plusieurs nationalités, elle reste gratuite pour la période de la CAN.
Un détail que certaines agences ont tenté d’exploiter, proposant de “vendre” cette autorisation à prix fort. Face à ces dérives, la CAF et le comité d’organisation ont dû rappeler fermement que l’AEV ne coûtait rien pour les supporters pendant la compétition.
Reste une question : combien de supporters pourront réellement faire le déplacement jusqu’au Maroc ? Entre frontières fermées, escales imposées et budgets dissuasifs, la CAN 2025 pourrait bien se jouer, pour l’Algérie, devant des tribunes clairsemées… malgré une ferveur intacte.