Comme elle semble loin la révolution de jasmin qui a mis au pas l’une des dictatures les plus féroces du monde arabe. Alors que les Tunisiens étaient fiers d’être la première véritable démocratie dans le monde arabe, voici que les incidents se multiplient augurant d’un avenir on ne peut plus sombre pour ce pays. [onlypaid]
Le lundi 9 avril, une manifestation organisée pour célébrer la « fête des martyrs » a vite été réprimée par les forces de l’ordre. Alors qu’il s’agissait d’une manifestation pacifique, les forces de police, rappelant les sombres années de Ben Ali, se sont acharnées contre des jeunes à coups de matraques et de bombes lacrymogènes. Mais ce n’était pas ça le plus grave. Des témoins de cette journée noire affirment que plusieurs hommes barbus participaient à côté de la police à ce matraquage. Des sources diplomatiques occidentales à Tunis ont été alertées il y a quelques semaines par les proches Béji Caïd Essebssi sur une véritable dérive au sein du parti Ennahda. En effet, dans la banlieue de Tunis et dans certaines villes du centre des responsables locaux du parti islamiste au pouvoir encouragent la constitution de milices affiliées au parti. Le ministre de l’Intérieur appartenant à Ennahda se contente de condamner, mais en réalité fermerait les yeux. « Si les islamistes disent qu’ils ne vont pas inscrire la Chariâ dans la constitution, ils font bien pire ils l’appliquent dans la réalité », s’émeut une militante des droits de l’homme qui pense depuis quelques mois quitter la Tunisie. En effet, des incidents récurrents contre des femmes qui portent des tenues européennes ou des représentations artistiques sont de plus en plus fréquents. Il y a quelques jours, des salafistes ont coupé la main d’un voleur appréhendé à Joundouba. Et pour couronner le tout, deux Tunisiens ont été condamnés à 7 ans de prison pour avoir « diffamé et critiqué » l’Islam sur leurs pages Facebook. « Malheureusement, le président Moncef Marzouki s’enferme dans ses certitudes de démocrate idéaliste, il ne voit pas le véritable visage de ceux qui partagent avec lui le pouvoir. La Tunisie et les Tunisiens risquent de le payer très cher », affirme un ancien compagnon de Moncef Marzouki en France.
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