
À première vue, rien ne dépasse. Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, incarne ce que le Maroc projette de plus moderne et rassurant : formation brillante, anglais fluide, réseaux internationaux huilés, et une parfaite maîtrise des codes technocratiques. Une figure de la gouvernance rationalisée, celle qui rassure à Bruxelles autant qu’à Rabat.
Mais parfois, les récits trop bien polis finissent par s’érafler… Et ce n’est ni dans une conférence de presse, ni dans des joutes parlementaires que la fissure est apparue. Non, c’est sur un territoire bien plus détonnant : Wikipédia.
Une ligne de trop
En cause ? Un fait administratif banal : en 2009, Leïla Benali est naturalisée française. Le Journal Officiel est clair. Elle obtient la nationalité française, et avec elle, un prénom rarement utilisé dans ses biographies publiques : Rachel.
Cette mention, pourtant neutre, va déclencher une série d’événements dignes d’un petit thriller bureaucratique. Sur sa page Wikipédia, plusieurs contributeurs proposent, presque discrètement, de retirer toute trace de sa nationalité française de l’infobox, l’encadré le plus visible. Motif avancé ? « Elle est ministre marocaine, et c’est ainsi qu’elle est présentée dans les documents officiels. »
Sauf que Wikipédia ne fonctionne pas comme un cabinet ministériel. Ce qui est vrai, vérifié, et sourcé doit rester. Et cette tentative d’épuration biographique va mettre le feu aux poudres.
Une biographie sous haute surveillance
Ce n’est pas la première fois qu’un haut responsable ajuste subtilement son image publique. Mais rarement la manœuvre n’aura été aussi insistante, aussi maladroitement visible. Car depuis son entrée au gouvernement, Leïla Benali orchestre une mise en récit d’une précision digne de l’horlogerie suisse : aucune référence publique à sa naturalisation française. Le prénom “Rachel” soigneusement laissé hors champ. Ses passages par Riyad, APICORP, ou certains conseils d’entreprises énergétiques, à peine effleurés dans les profils officiels.
Ce n’est pas illégal. Ce n’est même pas rare. Mais quand la vérité sourcée devient gênante, au point de vouloir la gommer ligne par ligne sur une encyclopédie participative, on ne parle plus de faits. On parle de volonté de contrôle.
Qui actionne les ciseaux ?
Les contributeurs de Wikipédia, eux, n’ont pas manqué de flair. Certains parlent “d’insistance inhabituelle”, d’autres de “tentatives coordonnées”. Mais, jusque-là, aucune preuve formelle d’une intervention du cabinet de la ministre. Mais le ballet des corrections, le retour systématique de certains pseudonymes, et les verrouillages répétés de la page laissent peu de place au doute : on cherche à ajuster, filtrer, corriger la trajectoire.
Il ne s’agit pas d’un simple désaccord éditorial. Il s’agit, plus profondément, d’un réflexe de pouvoir : que la représentation publique soit conforme à la ligne imposée ; une et indivisible.
L’effet Streisand dans sa version Rabat
Ironie de l’histoire : à force de vouloir masquer, on a mis la pleine lumière. Désormais, l’information est solidement ancrée, discutée, archivée dans les pages de discussion de Wikipédia. Et ceux qui n’avaient jamais entendu parler de cette nationalité française ou de ce mystérieux “Rachel” découvrent tout cela… avec des captures d’écran à l’appui.
Même scénario dans une autre affaire plus récente : celle évoquant une proximité supposée entre la ministre et le milliardaire australien Andrew Forrest. Au printemps 2024, The Australian publie un article au ton ambigu, accompagné d’une photo présumée de Leïla Benali en sa compagnie, sans jamais affirmer de relation formelle. Mais le simple fait de la diffuser, dans ce contexte, suffit à alimenter l’imaginaire collectif.
L’affaire prend. Elle circule. Et elle atterrit naturellement sur sa fiche Wikipédia. Comme un réflexe, des comptes tentent alors de faire disparaître la mention, jugeant le sujet diffamatoire, ou “hors cadre”. Mais une nouvelle fois, la communauté refuse l’effacement.
Wikipédia maintient la mention, avec toutes les précautions sémantiques, et surtout, ajoute le démenti ferme de la ministre, qui affirme que la photo a été sortie de son contexte et dénonce une tentative de manipulation visant à porter atteinte à sa personne. Mais l’essentiel est ailleurs : l’affaire reste. Et chaque tentative de l’effacer la rend un peu plus visible.
Quoi de neuf au royaume ?
De toute façon c’est la France qui gère avec l’entité sioniste, donc avoir une ministre française au royaume ou une ministre marocaine en France c’est du kif kif, bientôt des ministres sionistes et la boucle est bouclée