Bassima Hakkaoui, ministre islamiste de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social serait, d’après des sources parlementaires à Rabat, sur le point de donner un coup fatal à l’Agenda de l’Egalité entre les Hommes et les Femme adopté sous le gouvernement d’Abbas El Fassi. [onlypaid]
Ce programme a pour objectif le renforcement des conditions et capacités de participation des femmes sur un pied d’égalité avec les hommes à la gouvernance politique et à la gestion des affaires publiques. Si la ministre PJD venait à mettre un coup de frein à ce programme, le Maroc pourrait perdre 35 millions d’euros que l’Union européenne lui a accordés en août dernier pour financer l’Agenda. Les réformes sociales marocaines bénéficient depuis des années de l’appui de l’Union Européenne. Les associations féministes marocaines n’hésitent plus à tirer la sonnette d’alarme quant à la politique suivie par le gouvernement islamiste d’Abdelilah Benkirane. Arrivé au pouvoir après la réforme constitutionnelle adopté en juillet 2011 par référendum, le premier gouvernement dirigé par un islamiste a démarré sur un faux pas lors de l’affaire d’Amina Filali. La jeune femme s’était donnée la mort après avoir été obligée de se marier avec son violeur. Les déclarations, en marge de cet épisode dramatique, des ministres du PJD avaient suscitées l’émoi des associations féministes qui craignent clairement une « dérive moralisatrice et religieuse » qui prendrait peu à peu le pas sur les acquis du royaume, notamment en matière des droits des femmes.[/onlypaid]