Le chef du gouvernement semblait jusqu’à il y a quelques jours peu soucieux du mot d’ordre de grève générale lancé par les trois centrales syndicales, l’UMT, la CDT et la FDT. Il aurait à plusieurs reprises avoué à ses collaborateurs que les syndicats avaient désormais peu d’impact sur l’opinion publique qui est convaincue de la justesse de ses réformes, même si elles sont parfois douloureuses. Mais, depuis qu’Al Adl Wal Ihssane, le PAM, les diplômés chômeurs, le syndicat des journalistes et les ingénieurs ont décidé eux aussi de rejoindre le mort d’ordre de grève générale, Abdelilah Benkirane est hors de lui. D’après des sources proches de la direction du PJD, le secrétaire général voit des « mains obscures » derrière tous ces ralliements de dernière minute, qu’en principe rien de rassemble. « Le chef du gouvernement est décidé d’aller à l’affrontement. Pour lui la grève générale de ce mercredi est un deuxième tour des élections d’octobre 2011 », raconte un ancien ministre. D’ailleurs, l’idée de ne plus terminer la législature est une idée qui fait de plus en plus son chemin au sein de la direction du PJD, consciente que le parti assume à lui seul le coût politique de réformes sociales et économiques cruciales pour le pays, mais impopulaires. « Vous ne connaissez pas bien Benkirane, il n’est bon que quand il est au creux de la vague », affirme un député de l’opposition. Les pirouettes médiatiques suffiront-ils alors pour faire retourner la situation en faveur du Chef du gouvernement ? Tout le monde sera fixé ce mercredi 29 octobre.