Il n’en finissait pas de ronger son frein dans son ranch de la banlieue d’Amman. Celui qui était pendant longtemps considéré comme le dauphin désigné du roi Hussein, est aujourd’hui sollicité d’un peu partout. [onlypaid]
Les diplomates en poste à Amman ont surtout noté un regain d’activité de celui qui vivait jusqu’à il y a quelques mois comme un reclus. Dans ses déplacements à l’international, le prince Hassan est reçu comme un chef d’Etat et avec les honneurs réservés aux personnalités importantes. Ce retour en grâce de l’oncle du roi Abdallah ne peut s’expliquer, d’après des sources bien informées à Londres, que par la situation économique catastrophique que traverse le royaume hachémite. Il faut dire que politiquement, la situation est également loin d’être reluisante. La contestation dans la rue se radicalise et s’en pend de plus en plus directement à la monarchie. Le roi ayant brûlé plusieurs cartes en recourant à d’inexplicables remaniements qui ont eu peu d’effet sur le moral des Jordaniens. Selon des journalistes anglais, c’est sous l’impulsion de l’Arabie Saoudite que le roi Abdallah chercherait à confier un rôle important à son oncle le prince Hassan. L’Arabie Saoudite verrait d’un mauvais œil l’arrivée des Frères Musulmans jordaniens à la tête du gouvernement à Amman si des élections étaient organisées. C’est ce qu’a clairement dit le prince héritier saoudien Salman Ben Abdelaziz quand il a reçu dernièrement à Ryad, les généraux Michaâl Zaben, chef de l’état-major, Fayçal Choubaki, directeur des Moukhabartes et Hussein Majali, directeur de la sécurité nationale. Le royaume wahhabite verrait bien s’installer à Amman un gouvernement d’Union nationale dirigée par une personnalité charismatique et qui pourrait faire de l’ombre aux Frères Musulmans.[/onlypaid]