Les missi dominici envoyés à Tunis sans relâche par certaines capitales du golfe n’ont pas ménagé leurs efforts afin de convaincre de hauts gradés de l’armée tunisienne de considérer « la voie égyptienne ». Il y a quelques mois,[onlypaid]
c’est le général de corps d’armée Rachid Ammar qui a été approché en premier. Selon des militaires français qui le connaissent bien, l’homme a préféré démissionner de son poste face aux pressions dont il était la cible. « Des princes influents du golfe l’auraient même personnellement appelé au téléphone pour qu’il sauve la Tunisie de la dérive terroriste », ajoute notre source. Aujourd’hui, et même si le poste de chef d’état-major de l’armée demeure vacant après le départ de Rachid Ammar, des contacts pressants auraient continué avec l’ancien inspecteur général des forces armées, le très influent général de division Taïb Laâjimi et avec son remplaçant le général de brigade Mohamed Nafti. Un autre haut gradé aurait été lui aussi approché par le biais d’intermédiaires tunisiens ou algériens, il s’agit du directeur général de la sûreté militaire, le général de brigade Nouri Taoues. A chaque fois, la réponse fut la même : l’armée tunisienne veut rester en dehors des joutes politiciennes. Elle si situe à la même distance de tous les acteurs du champ politique. Aujourd’hui, d’après une source diplomatique à Tunis, la prise de décision au sein de l’armée est collégiale, même si Rachid Ammar garde beaucoup de prestige auprès de la troupe et de ses compères et soit régulièrement consulté.[/onlypaid]