
Le ciel s’assombrit au-dessus de l’Espagne régionale, mais s’éclaire pour le Maroc. Le retrait progressif de Ryanair, première compagnie aérienne espagnole, face aux hausses tarifaires imposées par l’opérateur aéroportuaire AENA, pourrait bien redessiner la carte du tourisme méditerranéen au profit du Royaume.
Ryanair prévoit cet hiver une réduction de 41 % de sa capacité dans les régions espagnoles (-600 000 sièges) et de 10 % aux Canaries (-400 000 sièges), avec des fermetures de bases à Santiago, Vigo, Tenerife Nord, et plus encore, coupant plus d’un million de sièges hivernaux.
La décision est lourde de conséquences : fermeture de bases à Santiago, suspension des vols vers Vigo et Tenerife Nord, réduction massive de capacités dans les Asturies, à Santander, Saragosse ou encore aux Canaries. Au total, ce sont deux millions de sièges annuels qui disparaissent du marché espagnol.
Là où l’Espagne perd, d’autres pays gagnent. Maroc, Italie, Croatie et Albanie apparaissent comme les grandes alternatives privilégiées par les compagnies low-cost. Avec ses infrastructures modernisées, sa stabilité politique et une politique proactive de soutien à l’aviation civile, le Maroc se positionne comme un refuge stratégique pour les transporteurs.
Déjà en plein essor touristique, le Royaume pourrait ainsi bénéficier d’un afflux supplémentaire de voyageurs européens, en quête de destinations accessibles et compétitives. Marrakech, Agadir, Fès ou encore Tanger disposent d’atouts solides pour capter cette manne : proximité géographique, attractivité culturelle et climat favorable tout au long de l’année.
Alors qu’AENA impose une hausse record de 6,62 % de ses redevances en 2026, le Maroc mise sur la compétitivité de ses aéroports pour attirer plus de compagnies et stimuler les flux touristiques. La stratégie tombe à pic : les sièges libérés par Ryanair en Espagne pourraient se transformer en millions de nouvelles arrivées dans le Royaume.