Dans les principales capitales européennes et à Washington, largement abreuvées par leurs ambassades au Caire de rapports détaillés sur la situation en Egypte, les commentaires frisent l’hilarité quand on évoque le nom du maréchal Abdelfattah Al-Sissi. Il faut dire que le régime militaire en place au Caire multiplie les gags. Le dernier en date est l’annonce par l’armée égyptienne, en présence d’Al-Sissi lui-même, de la mise au point d’un appareil capable de détecter le Sida, l’hépatite C et le diabète et de les guérir en même temps. Personne dans les milieux scientifiques égyptiens et mondiaux n’avait auparavant entendu parler de travaux dans ce sens. Pis encore, le civil tout récemment promu colonel pour le récompenser pour son invention, s’est révélé être un guérisseur-imposteur déjà poursuivi en justice pour exercice illégal de la médecine. Dans les chancelleries occidentales, cela fait rire. «On assiste en Egypte à l’installation progressive d’un régime inculte, paranoïaque et incompétent », nous a affirmé un diplomate européen en poste en Egypte depuis une dizaine d’années. D’ailleurs, d’après des indiscrétions en provenance du Caire, tous les responsables étrangers qui ont eu l’occasion de parler à Abdelfattah Al-Sissi ont été effarés par le peu de consistance du monsieur et surtout par son niveau intellectuel très moyen. Un des principaux soutiens, en l’occurrence le prince héritier d’Abu Dhabi, aurait même conseillé aux Egyptiens de présenter un autre candidat à la présidentielle et de garder Al-Sissi à l’ombre. Même son de cloche à Washington qui dispose d’un psycho-portrait du maréchal qui a fait dire à un gros ponte de la CIA « Si Al-Sissi arrive à la présidence de l’Egypte, il nous fera vite oublier Kadhafi ».