L’ennemi, c’est désormais Rabat

Dans l’entourage du général Aziz fraîchement reconduit à la tête de la république, il ne fait aucun doute. Le Maroc est désormais considéré comme un ennemi par le pouvoir en place de la Mauritanie. Aucune occasion n’est manquée pour le faire savoir. Nouakchott refuse depuis une année tout contact officiel avec le royaume et l’ambassadeur Abderrahmane Benomar est pratiquement confiné au sein de l’ambassade sans aucun contact avec les officiels mauritanien.
Deux incidents survenus ces derniers jours ont creusé encore plus le gap entre les deux pays. Le message de félicitation envoyé par le roi Mohammed VI au lendemain de l’élection d’Ould Abdelaziz n’a été diffusé par l’agence officielle de presse que 5 jours après, alors que celui du Polisario a fait l’objet de tous les honneurs. En outre, la Mauritanie refuse de nommer un ambassadeur à Rabat où un chargé d’affaires continue de gérer la chancellerie. En outre, le chef de l’Etat mauritanien, président en exercice de l’Union Africaine n’a aucun moment informé es autorités marocaines de la volonté de l’UA de nommer un représentant spécial au Sahara, alors que le dossier était sur son bureau dès le début.
D’ailleurs, dans une interview accordée au magazine « Jeune Afrique », le général Aziz a, à peine, effleuré les relations avec le Maroc, en consacrant cinq lignes à ce sujet et sans nommer à aucun moment le royaume. Un ultime affront fait au voisin du Nord.