Le président tunisien continue sur sa lancée amorcée lors du congrès de son parti. Moncef Marzouki aurait donc décidé d’embrayer et de passer à la vitesse supérieure, laissant les islamistes d’Ennahda scotchés dans les starting-blocks. [onlypaid]
Ainsi, il a multiplié ces derniers jours les déclarations et les initiatives sur le plan international. Le locataire du palais de Carthage se serait personnellement impliqué dans le dossier de Sakhr El Materi, gendre de l’ancien dictateur Zine El Abidinbe Ben Ali, afin de le faire quitter le Qatar. Pendant plusieurs jours, Marzouki aurait « littéralement harcelé » le prince Hamad Ben Khalifa Al Thani afin d’obtenir le départ du gendre préféré de Ben Ali qui coulait des jours paisibles à Doha. Sakhr El Materi avait en effet gardé de très bonnes relations au sein de la banque islamique du Qatar. L’émir a fini par céder à la pression du chef de l’Etat tunisien, lui conférant ainsi une longueur d’avance sur les islamistes d’Ennahda contre lesquels il semble vouloir changer de stratégie. D’ailleurs, cela s’est remarqué lors du voyage du président tunisien à Doha, où il a tenu à rassurer les médias et ses interlocuteurs sur la « dérive islamiste » du pays, tout en affirmant qu’il allait se mettre sur le chemin de quiconque menacerait la « démocratie naissante » tunisienne.
Dans les salons de Tunis, on commence à trouver Moncef Marzouki plus « incisif » et surtout plus conscient du « double jeu » d’Ennahda.[/onlypaid]