Analyse : Le palais royal et Benkirane apprécient diversement l’élection de Driss Lachgar à la tête de l’USFP

Le lundi 17 décembre dans l’après-midi, Driss Lachgar n’en finit pas de savourer sa victoire surprise au congrès quand il reçoit un coup de fil royal pour le féliciter après son élection en tant que premier secrétaire d’un parti politique qui, il y a une quinzaine d’années encore, comptait beaucoup pas simplement pour les Marocains, mais également pour la monarchie. [onlypaid]Cet appel téléphonique fait suite à un message de félicitations envoyé par le roi Mohammed VI au « militant expérimenté et à l’homme d’Etat », Driss Lachgar. D’après plusieurs sources, la victoire de l’ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement a particulièrement ravi le palais royal. Driss Lachgar, connu pour son franc-parler et son animosité envers les islamistes -malgré une courte lune de miel en 2009 qui a avorté avec son entrée au gouvernement d’Abbas El Fassi- peut se révéler un redoutable opposant et surtout un polémiste hors pair. Depuis une année, la scène politique marocaine est dominée de la tête et des épaules par un PJD toujours conquérant depuis les élections législatives de novembre 2011. En septembre dernier, il a encore remporté les élections partielles à Marrakech et Tanger. Les partis de l’opposition ne semblent pas avoir trouvé la parade. Le PAM se montrant très vindicatif. Le RNI trop mou. L’UC quasi-inexistant. L’USFP quant à lui, souffrait d’avoir une direction vieillissante dont la moyenne d’âge avoisinait les 65 ans. L’arrivée donc à la tête du parti socialiste historique marocain d’un politicien rompu aux joutes politiques et qui serait susceptible de tenir la dragée haute au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, participerait à un certain rééquilibrage du paysage politique dans le royaume chérifien.
Si l’élection de Driss Lachgar jouit d’un a priori plutôt favorable au palais, c’est une toute autre question au PJD. Le chef du gouverAnalyse : Le palais royal et Benkirane apprécient diversement l’élection de Driss Lachgar à la tête de l’USFP
Le lundi 17 décembre dans l’après-midi, Driss Lachgar n’en finit pas de savourer sa victoire surprise au congrès quand il reçoit un coup de fil royal pour le féliciter après son élection en tant que premier secrétaire d’un parti politique qui, il y a une quinzaine d’années encore, comptait beaucoup pas simplement pour les Marocains, mais également pour la monarchie. Cet appel téléphonique fait suite à un message de félicitations envoyé par le roi Mohammed VI au « militant expérimenté et à l’homme d’Etat », Driss Lachgar. D’après plusieurs sources, la victoire de l’ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement a particulièrement ravi le palais royal. Driss Lachgar, connu pour son franc-parler et son animosité envers les islamistes -malgré une courte lune de miel en 2009 qui a avorté avec son entrée au gouvernement d’Abbas El Fassi- peut se révéler un redoutable opposant et surtout un polémiste hors pair. Depuis une année, la scène politique marocaine est dominée de la tête et des épaules par un PJD toujours conquérant depuis les élections législatives de novembre 2011. En septembre dernier, il a encore remporté les élections partielles à Marrakech et Tanger. Les partis de l’opposition ne semblent pas avoir trouvé la parade. Le PAM se montrant très vindicatif. Le RNI trop mou. L’UC quasi-inexistant. L’USFP quant à lui, souffrait d’avoir une direction vieillissante dont la moyenne d’âge avoisinait les 65 ans. L’arrivée donc à la tête du parti socialiste historique marocain d’un politicien rompu aux joutes politiques et qui serait susceptible de tenir la dragée haute au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, participerait à un certain rééquilibrage du paysage politique dans le royaume chérifien.
Si l’élection de Driss Lachgar jouit d’un a priori plutôt favorable au palais, c’est une toute autre question au PJD. Le chef du gouvernement et patron de la formation politique islamiste aurait avoué à ses plus proches collaborateurs qu’il se méfiait, voire désapprouvait « les méthodes peu éthiques » du nouveau premier secrétaire de l’USFP. Avant les élections communales de 2009, le nouvel homme fort des socialistes affrontait sans répit les islamistes du PJD. En 2003, après les attentats du 16 mai, il était parmi les hommes politiques qualifiés d’« éradicateurs » qui demandaient la dissolution du PJD. Après s’être rabiboché avec le PJD lors de l’élection des maires des villes en 2009, en appelant notamment à la reconstitution de la Koutla historique, il opère une spectaculaire volte-face. Il rejoint ainsi le gouvernement d’Abbas El Fassi en 2010 et défend le choix de l’opposition au gouvernement Benkirane adopté par l’USFP après les élections de novembre 2011.

Aujourd’hui, quand bien même l’USFP n’a plus la même aura ni la même présence populaire qu’il y a une vingtaine d’années, il n’en demeure pas moins un des partis politiques marocains qui sont capables de jouer un rôle de premier ordre sur la scène politique du pays.nement et patron de la formation politique islamiste aurait avoué à ses plus proches collaborateurs qu’il se méfiait, voire désapprouvait « les méthodes peu éthiques » du nouveau premier secrétaire de l’USFP. Avant les élections communales de 2009, le nouvel homme fort des socialistes affrontait sans répit les islamistes du PJD. En 2003, après les attentats du 16 mai, il était parmi les hommes politiques qualifiés d’« éradicateurs » qui demandaient la dissolution du PJD. Après s’être rabiboché avec le PJD lors de l’élection des maires des villes en 2009, en appelant notamment à la reconstitution de la Koutla historique, il opère une spectaculaire volte-face. Il rejoint ainsi le gouvernement d’Abbas El Fassi en 2010 et défend le choix de l’opposition au gouvernement Benkirane adopté par l’USFP après les élections de novembre 2011.

Aujourd’hui, quand bien même l’USFP n’a plus la même aura ni la même présence populaire qu’il y a une vingtaine d’années, il n’en demeure pas moins un des partis politiques marocains qui sont capables de jouer un rôle de premier ordre sur la scène politique du pays. [/onlypaid]