Front Polisario-Mujao : connexions douteuses

La libération de trois otages européens-deux espagnols dont une femme et une italienne- qui avaient été kidnappées en octobre dernier dans les camps du Front Polisario à Tindouf viennent d’être libérés par le groupuscule islamiste le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest-Mujao- suite au paiement d’une rançon de 15 millions de dirhams et la libération de trois terroristes islamistes qui étaient détenus en Mauritanie et au Niger. C’est un certain Walid Abu Sahraoui, porte-parole du Mujao, qui vient de l’affirmer renforçant le doute qui planaient sur les ramifications des groupuscules se réclamant d’Al Qaïda au sein des camps de Tindouf. La facilité avec laquelle, le kidnapping avait eu lieu avait renforcé l’idée, selon laquelle, plusieurs jeunes sahraouis des camps de Rabbouni avaient été recrutés par les islamistes radicaux. Il ya quelques temps déjà, plusieurs activistes humanitaires espagnols avaient alertés les autorités de leur pays sur « le dangereux glissement » de la jeunesse « désespéré » de Tindouf vers l’idéologie djihadiste extrémiste d’Al Qaïda. La faiblesse des pouvoirs centraux au Niger et au Mali, les moyens limités de la Mauritanie et le laxisme inexpliqués des autorités algériennes ont contribué à la naissance de plusieurs groupuscules mafieux qui se cachent derrière l’idéologie djihadiste. Ainsi, le trafic drogues, des produits alimentaires, des armes et du carburant sont devenus monnaie courant dans la bande sahélienne allant du Nord-Ouest de la Mauritanie au Nord du Niger en passant par le Sud algérien et notamment les camps de Tindouf. L’état de non-guerre et de non-paix qui dure dans les camps du Front Polisario depuis une vingtaine d’année a poussé plusieurs jeunes à se constituer en bandes bénéficiant de la complicité, selon des diplomates occidentaux, de certains responsables du Front Polisario, ainsi que de plusieurs gradés algériens servant dans le Sud. Juste après l’annonce du paiement de la rançon, les autorités espagnoles, françaises et italiennes ont mis en garde les missions humanitaires exerçant depuis leurs pays, de se rendre les camps de Tindouf qui seraient devenus aussi dangereux que la région de l’Azawad.