Les diplômes chômeurs, qui mènent depuis plusieurs années un combat acharné pour être employés directement et sans concours dans la fonction publique, avaient les yeux rivés ce lundi 14 mai sur le discours que prononçait le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane devant le parlement marocain. Quand Benkirane proclame fermement devant les députés que l’accord signé en juillet 2011 entre la primature et les associations de diplômés chômeurs n’était « pas conforme à la constitution » c’est une véritable douche froide qui s’est abattue sur ces derniers. Le soir même, des réunions de crise ont eu lieu entre les différents groupes de diplômés qui tenaient pour acquis l’accord qu’ils avaient passé avec le premier ministre sortant, l’Istiqlalien Abbas El Fassi. Si les diplômés chômeurs s’apprêteraient, selon nos sources, à une escalade en préparant des actions spectaculaires dans la capitale marocaine, les hauts cadres du ministère des Finances saluent quant à eux le courage du nouveau chef du gouvernement qui ferme ainsi la parenthèse inquiétante de l’emploi direct dans la fonction publique. D’après des sources bien informées à Rabat, le chef du gouvernement devait envoyer un message rassurant aux hommes d’affaires et aux investisseurs qui craignaient une dérive « dépensière » du gouvernement. Voilà donc ce qui a été fait ce lundi 14 mai au risque pour le chef de gouvernement de devoir affronter une « guérilla urbaine » que lui promettent dorénavant les diplômes chômeurs.
