Tunisie : La confrontation entre les islamistes et l’armée serait-elle inévitable ?

La mort la semaine dernière de l’opposant tunisien Choukri Belaïd, froidement assassiné devant chez lui par des inconnus, a mis fin à la période transitoire qui avait commencé avec l’élection de l’assemblée constituante et la constitution d’un gouvernement tripartite. [onlypaid] En effet, cet assassinat politique -le premier dans la Tunisie indépendante- vient de désagréger la troïka qui dirige la Tunisie depuis plus d’une année. Le meurtre de Choukri Belaïd a été la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà trop plein. Depuis six mois, le gouvernement de Hamadi Jebali est à l’arrêt. Les divergences entre les composantes d’une troïka qui tire à hue et à dia n’en finissent pas. Le parti Ennahda -colonne vertébrale du nouveau pouvoir à Tunis- est lui-même sujet à des dissensions entre les faucons menés par Cheikh Rached Ghannouchi et les colombes avec à leur tête Hamadi Jebali.  Les grèves et les mouvements sociaux paralysent le pays et aucune date fiable n’a encore été définitivement retenue pour des élections. D’après plusieurs analystes économiques, la Tunisie est aujourd’hui un pays à la dérive. L’assassinat de Choukri Belaïd est venu apporter plus d’eau au torrent qui conduit le pays vers l’inconnu. Selon les observateurs, les 14 mois passés par Moncef Marzouki à la tête de l’Etat ont été une véritable catastrophe à tous points de vue. L’homme a fortement déçu en ne se montrant pas à la hauteur de ses fonctions. Il n’a été ni un homme de compromis ni un chef d’Etat transcendant. Moncef Marzouki a sombré dans des contradictions et des compromissions qui ont, au fil des mois, écorné son image de militant intransigeant des droits de l’homme. Pour sa part, Mustapha Ben Jaâfar, le président de l’assemblée constituante, a brillé par son absence sur tous les dossiers importants. En revanche, l’opposition a, quant à elle, poursuivi son ascension fulgurante. Déjà très bien placés dans les sondages, Nidae Tounes et lesLa mort la semaine dernière de l’opposant tunisien Choukri Belaïd, froidement assassiné devant chez lui par des inconnus, a mis fin à la période transitoire qui avait commencé avec l’élection de l’assemblée constituante et la constitution d’un gouvernement tripartite. En effet, cet assassinat politique -le premier dans la Tunisie indépendante- vient de désagréger la troïka qui dirige la Tunisie depuis plus d’une année. Le meurtre de Choukri Belaïd a été la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà trop plein. Depuis six mois, le gouvernement de Hamadi Jebali est à l’arrêt. Les divergences entre les composantes d’une troïka qui tire à hue et à dia n’en finissent pas. Le parti Ennahda -colonne vertébrale du nouveau pouvoir à Tunis- est lui-même sujet à des dissensions entre les faucons menés par Cheikh Rached Ghannouchi et les colombes avec à leur tête Hamadi Jebali.  Les grèves et les mouvements sociaux paralysent le pays et aucune date fiable n’a encore été définitivement retenue pour des élections. D’après plusieurs analystes économiques, la Tunisie est aujourd’hui un pays à la dérive. L’assassinat de Choukri Belaïd est venu apporter plus d’eau au torrent qui conduit le pays vers l’inconnu. Selon les observateurs, les 14 mois passés par Moncef Marzouki à la tête de l’Etat ont été une véritable catastrophe à tous points de vue. L’homme a fortement déçu en ne se montrant pas à la hauteur de ses fonctions. Il n’a été ni un homme de compromis ni un chef d’Etat transcendant. Moncef Marzouki a sombré dans des contradictions et des compromissions qui ont, au fil des mois, écorné son image de militant intransigeant des droits de l’homme. Pour sa part, Mustapha Ben Jaâfar, le président de l’assemblée constituante, a brillé par son absence sur tous les dossiers importants. En reva[onlypaid] [/onlypaid]nche, l’opposition a, quant à elle, poursuivi son ascension fulgurante. Déjà très bien placés dans les sondages, Nidae Tounes et les partis qui se sont alliés avec lui sont montés au créneau demandant le départ d’Ennahda du gouvernement. Une exigence qui semble être partagée par une majorité de Tunisiens.
D’après des sources diplomatiques à Tunis, la situation est plus compliquée qu’il n’y paraît. Le premier ministre Hamadi Jebali apparaît de plus en plus isolé, notamment au sein du parti dont il est le secrétaire général. Sa proposition de nommer un gouvernement de technocrates a de surcroît mis en colère Rached Ghannouch. Les deux hommes ne se sont plus adressés la parole depuis plus d’un mois. La rupture entre faucons et colombes au sein d’Ennahda est totale. La question qui reste posée est celle de savoir comment éloigner Ennahda du pouvoir, alors que c’est le parti qui compte le plus de sièges à l’Assemblée constituante -source de toute légitimité dans le pays. Selon un scénario qui demeure tout de même très improbable, l’armée pourrait intervenir si le blocage perdurait encore. Même si elle ne le désire pas vraiment, l’armée dirigée par le général Rachid Ammar pourrait prendre les choses en main et organiser d’ici l’été prochain d’autres échéances électorales, notamment le vote sur le texte de la constitution qui traîne encore. Si cela devait arriver, la Tunisie serait alors dans la croisée des chemins. Selon les services de renseignements occidentaux, plusieurs milliers de jihadistes se tapissent dans l’ombre dans l’attente de l’heure H. « La confrontation entre les islamistes et l’armée est inévitable en Tunisie. Si Ennahda continue à gouverner, elle sera différée. Si l’armée intervient elle aura lieu plus tôt que prévue », explique un ancien général tunisien aujourd’hui à la retraite. partis qui se sont alliés avec lui sont montés au créneau demandant le départ d’Ennahda du gouvernement. Une exigence qui semble être partagée par une majorité de Tunisiens.
D’après des sources diplomatiques à Tunis, la situation est plus compliquée qu’il n’y paraît. Le premier ministre Hamadi Jebali apparaît de plus en plus isolé, notamment au sein du parti dont il est le secrétaire général. Sa proposition de nommer un gouvernement de technocrates a de surcroît mis en colère Rached Ghannouch. Les deux hommes ne se sont plus adressés la parole depuis plus d’un mois. La rupture entre faucons et colombes au sein d’Ennahda est totale. La question qui reste posée est celle de savoir comment éloigner Ennahda du pouvoir, alors que c’est le parti qui compte le plus de sièges à l’Assemblée constituante -source de toute légitimité dans le pays. Selon un scénario qui demeure tout de même très improbable, l’armée pourrait intervenir si le blocage perdurait encore. Même si elle ne le désire pas vraiment, l’armée dirigée par le général Rachid Ammar pourrait prendre les choses en main et organiser d’ici l’été prochain d’autres échéances électorales, notamment le vote sur le texte de la constitution qui traîne encore. Si cela devait arriver, la Tunisie serait alors dans la croisée des chemins. Selon les services de renseignements occidentaux, plusieurs milliers de jihadistes se tapissent dans l’ombre dans l’attente de l’heure H. « La confrontation entre les islamistes et l’armée est inévitable en Tunisie. Si Ennahda continue à gouverner, elle sera différée. Si l’armée intervient elle aura lieu plus tôt que prévue », explique un ancien général tunisien aujourd’hui à la retraite.[/onlypaid]