La guerre fait rage entre le général Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée algérienne, et le général-major à la retraite Ali Ghediri, candidat aux élections présidentielles du 18 avril prochain. Les deux hommes se livrent à une véritable guerre froide. Gaïd Salah appréhende énormément la candidature d’Ali Ghediri. Le vice-ministre de la Défense nationale redoute l’effet des déclarations d’Ali Ghediri sur le moral des troupes de l’armée algérienne.
Ali Ghediri détient également des dossiers très compromettants concernant le fonctionnement obscur de l’armée algérienne. Il était le directeur du personnel du ministère de la Défense nationale jusqu’à son départ à la retraite en 2015. Intellectuel, longue carrière militaire et des connexions à l’international, Ali Ghediri incarne le profil qui procure des sueurs froides à un Ahmed Gaïd Salah inquiet pour son avenir à la tête de l’establishment militaire. Par ailleurs, Ali Ghediri est le poulain du général Toufik, l’ennemi juré d’Ahmed Gaïd Salah. On l’aura compris, entre les deux hommes, le courant ne pourra jamais passer.
Et Ahmed Gaïd Salah ne veut pas permettre à Ali Ghediri de gagner en popularité auprès des Algériens assoiffés de changements. Pour ce faire, un plan secret a été élaboré par les partisans du vieux chef d’état-major pour torpiller la candidature d’Ali Ghediri.
Le premier axe de ce plan a été déployé avec la sortie médiatique du très controversé Baha Eddine Tliba, député et richissime homme d’affaires originaire d’Annaba, homme clé du clan Gaïd Salah. Tliba a été chargé de s’en prendre violemment dans les médias à Ali Ghediri. Tliba devra, par ailleurs, financer une campagne virulente à l’encontre de Gaid Salah sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias électroniques qui travaillent sous sa coupe. Mais la sortie de Tliba ne suffira pas pour perturber le flegmatique Ghediri.
Les alliés et conseillers de Gaïd Salah ont pensé à plusieurs « cartouches ». Et le coup de grâce devra s’appeler Tayeb Louh. Ahmed Gaïd Salah espère obtenir la nomination de l’actuel ministre de la Justice à la tête du Conseil Constitutionnel. Un geste à travers lequel il pourra contrôler cette instance névralgique chargée de valider… les dossiers des candidats aux élections présidentielles du 18 avril prochain. Tayeb Lou est, en ce moment, le dirigeant politique le plus proche d’Ahmed Gaïd Salah. L’homme fort de l’armée algérienne avait tenté par le passé de le lancer dans la course pour les présidentielles si, par malheur, le régime algérien était contraint d’abandonner l’option du 5e mandat. Aujourd’hui, Tayeb Louh est plus que jamais proche du Conseil Constitutionnel pour succéder au défunt Mourad Medelci. Si ce scénario se confirme, le dossier d’Ali Ghediri pourrait être rejeté ou bloqué.
Un scénario que les partisans de Ghediri veulent écarter en estimant que le « pouvoir » ne peut pas se permettre en ce moment le luxe de la « confrontation ». Ont-ils raison de minimiser la menace ? Les prochains jours nous le diront…
