
Dans le tumulte provoqué par les protestations de la Gen Z, un nom ressurgit dans les discussions en ligne : celui d’Omar Balafrej. Ancien député de la Fédération de la gauche démocratique, il s’était distingué au Parlement par des interventions chiffrées, rigoureuses et sans concession. Ses prises de parole sur l’éducation, la culture ou encore la gouvernance avaient marqué par leur ton direct, contrastant avec les échanges feutrés de l’hémicycle. En parallèle, il avait lancé des formats de podcasts pour prolonger ses réflexions et dialoguer avec un public plus large, notamment la jeunesse urbaine.
En 2021, Balafrej avait pourtant choisi de se retirer de la vie politique, annonçant qu’il ne se représenterait pas aux élections législatives. Il s’était également mis en retrait de son propre parti, rompant ainsi avec les logiques partisanes. Depuis, il s’est imposé un silence inhabituel dans un paysage où les anciens élus cherchent souvent à revenir par la critique ou la polémique. Cette discrétion volontaire nourrit aujourd’hui sa crédibilité : il apparaît comme l’un des rares acteurs à avoir tourné la page sans chercher à capitaliser sur l’agitation sociale.
Sa proximité avec les milieux culturels, en particulier son rôle dans le développement du festival L’Boulevard à Casablanca, contribue aussi à entretenir ce lien symbolique avec une jeunesse contestataire. Sur le serveur dsicord GenZ 212, plusieurs voix rappellent qu’il reste perçu comme un interlocuteur « authentique », capable de parler le langage des jeunes sans posture politicienne. Ses podcasts, comme ses interventions passées, sont souvent cités comme des moments où il donnait à voir une politique transparente et accessible.
Rien n’indique pour autant un retour sur la scène partisane. Balafrej n’a jamais commenté directement les choix gouvernementaux depuis son retrait, ni exprimé la volonté de se repositionner. Les appels à son retour reflètent davantage une recherche d’intégrité et de figures crédibles dans un contexte où la confiance dans la classe politique, majorité comme opposition, s’est effondrée. Plus qu’un projet, son nom circule aujourd’hui comme un symbole : celui d’un élu qui a choisi l’effacement, et dont l’ombre continue pourtant de planer dans l’imaginaire de la jeunesse.