Depuis l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, le Maroc fait face à un phénomène désormais bien identifié dans les grands rendez-vous géopolitiques et sportifs du continent : la tentative de construction d’un contre-récit médiatique, souvent plus politique que journalistique.
Sous couvert de « reportages de terrain », certaines voix venues d’Algérie et de Tunisie ont cherché à installer l’idée de dysfonctionnements organisationnels, de fragilités infrastructurelles ou de manquements protocolaires. Une stratégie classique, fondée moins sur l’observation que sur l’intention, et dont l’objectif réel semble être ailleurs que dans l’information.
L’épisode impliquant un correspondant d’une chaîne tunisienne, contraint par la suite à un rétropédalage public après diffusion d’informations factuellement infondées, illustre cette dérive. Plus révélateur encore, la nécessité pour la chaîne concernée de présenter des excuses et de geler une décision disciplinaire initialement annoncée, signe que le réel, une fois confronté au récit, ne pouvait être contourné.
Car sur le terrain, les faits sont têtus. Malgré des conditions climatiques parfois éprouvantes, les infrastructures sportives ont tenu. Les pelouses sont restées opérationnelles, les dispositifs de sécurité et de mobilité maîtrisés, les Fan Zones pleinement fonctionnelles.
Certes, comme toute organisation de cette ampleur, la CAN 2025 n’échappe pas aux critiques. Ajustements logistiques, détails opérationnels, marges d’amélioration : les observateurs sérieux savent qu’aucune édition n’est exempte de perfectibilité. Mais précisément, au regard des standards continentaux et des éditions précédentes, cette version demeure, de loin, la plus aboutie jamais organisée sur le sol africain.
Mais l’essentiel se joue ailleurs. Dans la capacité d’un pays à accueillir sans distinction, à garantir un climat apaisé, à offrir aux délégations africaines, aux supporters et aux médias internationaux un cadre serein, respectueux et ouvert. Sur ce terrain-là, aucune polémique importée n’a résisté longtemps.
Ce qui se dessine, au fil des jours, c’est un contraste de plus en plus net entre deux approches : d’un côté, une organisation méthodique, assumée, inscrite dans une vision continentale ; de l’autre, une agitation médiatique souvent prisonnière de logiques internes, de règlements de comptes symboliques ou de postures diplomatiques mal dissimulées.
À l’échelle africaine, la CAN 2025 agit ainsi comme un révélateur. Elle distingue ceux qui construisent, accueillent et fédèrent, de ceux qui commentent à distance, parfois avec amertume, parfois avec calcul.
En diplomatie comme en sport, le temps finit toujours par faire tomber les masques. Et lorsque le récit s’effondre, il ne reste que les faits.