Après les Sanhadjiens, les Zianides et les Deys, Abdelaziz Bouteflika serait-il enfin de compte entrain de fonder lui aussi une dynastie ? C’est la question-boutade que s’échangent politiciens et hommes d’affaires dans les salons algérois. La cause est bien évidente. [onlypaid]
C’est le retour en force du clan présidentiel qui semble décidé à en finir avec la mainmise du DRS sur les rouages de l’Etat en contrôlant tous les leviers importants du pouvoir. Dans l’ombre du président Abdelaziz Bouteflika, c’est son frère Saïd qui est à la manouvre. Ce professeur doublé syndicaliste a vite appris à manipuler les forces et les faiblesses du système. Il sait qu’en l’absence de son frère, il serait vite jeté en pâture par un certain nombre de généraux. Les enquêtes lancées par le DRS contre plusieurs membres du clan présidentiel ont été un signal que Saïd a très bien saisi. Il a su garder son sang froid et différer son « coming out » politique. Mais, il n’a pas pour autant réduit ses ambitions. Les stratèges d’El Mouradia savent qu’aujourd’hui, personne ne peut mieux incarner aux yeux des Algériens, la fonction présidentielle qu’un Abdelaziz Bouteflika, même malade et démuni. Ils ont également su créer beaucoup de relais au sein de l’armée et même à l’intérieur du DRS. « Il ne faut pas oublier que Bouteflika est un des fondateur du système politique algérien comme il est actuellement », analyse un chef de parti, habitué à être reçu au palais présidentiel. « Abdelaziz Bouteflika ira au bout de son mandat et briguera un nouveau mandat », ajoute notre interlocuteur. « Pour lui, il est l’égal de Boumedienne, de Nasser et de Hassan II. Il veut mourir au pouvoir », surenchérit un ancien premier ministre. Mais la force du clan présidentiel est celle d’avoir lié le sort de beaucoup de monde au leur. Ils sont maintenant très nombreux au sein de l’establishment qui ne verraient pas d’un mauvais œil l’arrivée de Saïd aux manettes si son frère venait à disparaître. L’astuce donc et de créer le poste de vice-président dans la nouvelle constitution. En contrepartie, le clan présidentiel concéderait le poste de Chef du gouvernement, qui sera doté de prérogatives importantes à une personnalité qui viendrait de l’Est du pays et qui serait proche des généraux. Un subtil dosage qui permettrait aux Bouteflika de créer la première dynastie algérienne de ces deux derniers siècles.[/onlypaid]
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