Les jours de deux grosses pontes du régime algérien semblent aujourd’hui compter à la tête de leurs départements. Il s’agit du ministre des Affaires étrangères Ramatane Lamamra et son alter-ego du renseignement le général Nourredine Makri, patron depuis 9 mois de la Direction Général de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DGDSE).
Tout commence par les déclarations du représentant permanent saoudien auprès des Nations Unies devant la 4ème commission. Déclarations qui ont beaucoup de mal à passer à Alger.
Le vendredi 22 octobre, Abdallah Al-Mouallimi a affirmé le soutien de son pays à la marocanité du Sahara « refusant toute atteinte aux intérêts supérieurs du royaume du Maroc frère et à sa souveraineté ou à son intégrité territoriale ». Si Riyad a toujours apporté un appui inconditionnel à Rabat sur le dossier du Sahara, jamais elle ne s’était affichée aussi nettement et aussi clairement devant les Nations Unies. En Algérie, la position du poids lourd des pays du Golfe a fait très mal.
Toujours devant la 4ème commission de l’ONU, le Qatar et la Jordanie, suivis quelques jours après par le Koweït, ont emboîté le pas à l’Arabie Saoudite, réitérant leur soutien indéfectible à la souveraineté marocaine sur le Sahara. Pour la diplomatie algérienne, c’est tout l’édifice Lamamra qui prend brûle.
Présenté comme le « superman » qui va redorer le blason d’une diplomatie algérienne en totale perdition depuis quelques années, Ramatane Lamamra n’a rien vu venir. Quatre pays arabes, parmi les plus influents, montent au front et « désavouent » Alger devant les instances de l’ONU. « Une humiliation non seulement pour le ministre des Affaires étrangères algérien, mais pour l’Algérie qui sensé accueillir le prochain sommet arabe et en prendre la présidence », avoue à Maghreb-intelligence un ancien ambassadeur algérien. D’ailleurs, la réponse de l’Algérie a été très maladroite, renchérit notre source. Les médias qui ont « insulté » copieusement la monarchie saoudienne sont connus pour être actionné par les services de renseignement algériens.
Et pour ne rien arranger à ses relations avec les pays arabes. Ramatane Lamamra s’est emmêlé les pinceaux dans le très épineux dossier du barrage d’Ennahda, érigé par l’Ethiopie sur le Nil et très mal accepté par l’Egypte et le Soudan.
Sur les conseils, apparemment « peu avisés » du général Noureddine Makri, le patron de la diplomatie algérienne a fortement mécontenté Le Caire en proposant une médiation, pas du tout au goût des dirigeants algériens sur ce dossier. La réaction « irritée » de la presse officieuse égyptienne renseigne sur le malaise créé par l’initiative maladroite de Lamamra.
Aujourd’hui, beaucoup de voix influentes s’élèvent au sein du sérail algérien afin de demander le limogeage des du duo Lamamra-Makri. D’après les sources de Maghreb-Intelligence, le président Abdelmadjid Tebboune serait chaud pour le départ de Lamamra en lequel il voit un potentiel rival en 2024. Mais, le chef de l’état-major, Saïd Changriha, voudrait temporiser un peu avant de trancher.