Une certaine lassitude s’est emparée de l’Elysée et du Quai d’Orsay quant à la situation algérienne. Des sources bien informées à Paris ont confirmé à Maghreb-intelligence que le président Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ne soutiennent plus qu’au bout des lèvres le président Abdelmadjid Tebbboune qui ils avaient pourtant à la bonne il y a quelques mois. La source de Maghreb-Intelligence note que le changement de la position française perceptible dès le mois de juin dernier a été précipité par ce qui s’est passé en Kabylie.
« L’Elysée a été véritablement horrifié par la gestion des incendies en Kabylie et notamment par le meurtre de Djamel Bensamil, lynché et brûlé vif par la foule devant les yeux passifs des autorités », rapporte un ancien diplomate français toujours consulté par les services de la présidence sur le cas algérien. La fuite en avant des dirigeants algériens, qui ont tour à tour accusé les islamistes de Rachad, les indépendantistes du MAK, les Israéliens et puis les Marocains de ce meurtre et des incendies a fini par convaincre les Français que le pouvoir actuel en Algérie ressemble de plus en plus à un a un bateau ivre « qui tangue au grès des clans ». Le Quai d’Orsay déplore également l’absence « d’interlocuteurs fiables » à Alger.
Même le chevronné François Gouyette, ambassadeur français en Algérie et qui pourtant en a vu d’autres, notamment en Libye et en Arabie Saoudite est aujourd’hui complètement désorienté. Les notes qu’il envoie à ses supérieures sont d’un pessimisme rarement vu, affirme notre source. « Les batailles font rage entre les différents clans militaires. Les politiques sont en retrait et la situation économique se dégrade d’une façon vertigineuse », a expliqué à notre source, un diplomate français en poste en Algérie.