Alors qu’ils ne cessent implicitement et explicitement de dénoncer toute ingérence étrangère dans l’actuelle crise qui fait rage en Algérie, les hommes du président Abdelaziz Bouteflika sont, bizarrement, à chercher des appuis sur le plan international ou encore à comparer ce qui vit l’Algérie aujourd’hui à ce qu’ont déjà connu l’Irak ou la Syrie. Mais pourquoi Ramatane Lamamra vole de capitale en capitale, alors que Lakhdar Brahimi répète ad nauseam que si les Algériens continuent à réclamer le départ de l’actuel régime, le pays risque de sombrer comme la Syrie ou l’Irak. Une phraséologie bien étudiée et qui « parle plus aux décideurs étrangers qu’aux manifestants algériens », affirme un ancien ministre d’Abdelaziz Bouteflika, aujourd’hui rallié au hirak.
En effet, il semblerait que face à l’impasse devant laquelle il se retrouve, le pouvoir cherche « une onction internationale » pour passer outre la constitution et la demande populaire. « L’étau se resserre de plus en plus autour du clan présidentiel. Noureddine Bedoui a toutes les peines du monde pour convaincre des personnalités crédibles de rejoindre son gouvernement. Lakhdar Brahimi n’arrive pas à dresser une liste de noms à proposer pour la conférence national », croit savoir notre ministre. Il est donc fort possible que l’on atteigne la date butoir du 28 avril sans qu’aucune avancée ne soit enregistrée. Une situation dont pourrait profiter l’armée et son patron pour essayer d’imposer une « solution adéquate ». D’ailleurs, il ne se passe plus un jour sans que le général Ahmed Gaïd Salah ne prenne la parole pour rappeler « la proximité et les liens indéfectibles » entre l’ANP et le peuple algérien.
Ce serait donc pour « neutraliser » l’armée et le général Ahmed Gaïd Salah que Ramatane Lamamra serait parti en mission à Moscou, Rome et Pékin. « Le parapluie international que quémande Abdelaziz Bouteflika, c’est plus pour contrer l’armé que le peuple », souligne un habitué du sérail qui avoue que « Gaïd Salah accentue la pression du l’entourage du président pour que celui-ci renonce à tout rôle politique après le 28 avril ». Une pression qui commence déjà à porter ses fruits avec le retrait des deux frères du président Saïd et Nacer qui, depuis lundi, ne sont plus dans la boucle.