Du haut de son mètre soixante, le regard déterminé et le regard défiant, Anita Vasisht part à l’assaut des intérêts du « big business » économique et sécuritaire algéro-britannique, sur l’autel duquel elle estime que son client, Abdelmoumène alias « Rafik » Khalifa, aurait été sacrifié. Ancienne défenseuse d’Amnesty International et du peuple palestinien dans une plainte contre le Liban, la jeune « Partner » au sein du célèbre cabinet britannique spécialisé dans les questions d’immigration Wilson solicitors LLP fait feu de tous bois pour empêcher que son client ne soit extradé vers son pays d’origine, comme le demandent les autorités algériennes depuis le printemps dernier.
A la suite de la demande d’extradition, c’est elle qui ira en première ligne auprès de la presse britannique, faisant le siège du « Guardian » pour que ce journal à grand tirage fasse état du « danger de mort » qu’encourrait Khalifa s’il venait à revenir en Algérie ainsi que du marché secret contracté entre Londres et Alger dans lequel Khalifa serait une monnaie d’échange pour des détenus islamistes algériens. Ledit marché a été alors admis-à demi mot- par les autorités britanniques, lesquelles cherchent désormais une stratégie de sortie honorable, le cas étant examiné par la haute cour de justice, après que le ministre de l’intérieur de l’époque, Alan Johnson, aie donné son feu vert fin avril 2010. Depuis, les autorités judiciaires britanniques semblent tergiverser, mesurant le risque d’extrader un homme dont la sécurité n’est pas garantie s’il revenait en Algérie. En effet, il semblerait que le besoin de faire taire Khalifa soit devenu pressant sur fond de guerre interne au sein du FLN, accroissant le risque d’ « accident malencontreux » qui pourrait survenir à Rafik s’il rentrait au pays. Pour s’assurer que son client reste en Grande Bretagne, Vasisht mise sur les réseaux qu’elle a déjà mobilisés en 2006, alors qu’elle défendait les intérêts d’un autre immigré qui risquait l’extradition, Hany Mansour.