Alors que Paris et Londres passent à la vitesse supérieure en Libye en envoyant des hélicoptères de combat Tigre et Apache, le Conseil national transitoire de Mustapha Abdeljalil vient d’ouvrir un bureau de représentation à Washington qui ne reconnaît pas officiellement le CNT. [onlypaid]
Les hélicoptères en question, équipés de systèmes de vision nocturne et de guidage électronique, doivent permettre aux forces de la coalition de manœuvrer et d’attaquer des cibles plus précises dans des zones relativement peuplées. Cela veut dire, d’après les spécialistes militaires, que les forces de la coalition ont décidé d’aller au contact des brigades de Kadhafi pour desserrer l’étau autour de la ville de Misrta, mais aussi d’appuyer les foyers d’insurrection dans l’Ouest du pays et dans la banlieue de Tripoli. L’engagement de la France et de la Grande-Bretagne ainsi que la « compréhension » américaine sont un signal fort de la fin proche de l’ère Kadhafi. En effet, la tournée effectuée par le président du CNT en Europe a été consacrée à promettre de grands contrats pour la construction de la Libye de l’après-Kadhafi. Les rapports envoyés par les agents des services secrets français et britanniques opérant sur le terrain sont «effarants ». Ils décrivent un pays où tout reste à faire au niveau des infrastructures. Avec tous ses pétrodollars, la Libye pourrait dédier 40 milliards par an, pendant une dizaine d’années, à la mise à niveau du pays. Un marché juteux pour les entreprises françaises et anglaises. D’ailleurs, Mustapha Abdeljalil n’a pas manqué de signaler à ses interlocuteurs européens, que la nouvelle Libye qui naîtra des décombres de la Jamahiriya sera « reconnaissante envers les pays amis qui l’ont aidée au moment opportun ». Un signal reçu 5/5 par la Russie qui vient de lâcher le guide de la révolution en déclarant à Abderahmane Chalgam, représentant de l’opposition libyenne, que Moscou considère le CNT comme un « partenaire légitime ». Personne ne veut rater le festin qui sera offert après le départ de Mouammar Kadhafi, commente un ancien responsable de la Jamahiriya, aujourd’hui en exil dans un pays du Golfe. [/onlypaid]