« La rue mauritanienne n’a jamais été sous l’impact des soubresauts arabes. Ici, les aléas politiques obéissent aux équilibres internes », affirme un homme d’affaires français qui a ses habitudes à Nouakchott. [onlypaid]
Cela veut-il dire pour autant que le régime mauritanien est serein ? Rien n’est moins sûr. Les signes de nervosité se multiplient et les signaux d’une prochaine tempête s’accumulent. La mainmise du clan d’Ould Abdel Aziz sur le champ politique agace de plus en plus, au moment où l’économie commence à montrer des signes d’essoufflement. D’après les observateurs, c’est la date des élections législatives qui risque de créer des problèmes au président mauritanien. Le renouvellement du Parlement devrait intervenir au cours du mois d’octobre. C’est une occasion en or pour l’opposition de mener la fronde. D’ailleurs, celle-ci a été renforcée par les islamistes modérés du parti « Tawassoul » qui soutenaient jusque-là le président Ould Abdel Aziz. Selon un ancien diplomate français en poste à Nouakchott, « le problème de Ould Abdel Aziz c’est que les Mauritaniens savent qu’il a été associé au pouvoir depuis l’époque d’Ould Tayaa. Même s’il dit qu’il n’est là que de puis 3 ans, peu de gens le croient ». En plus, en verrouillant le système politique, l’actuel président s’est fait des ennemis un peu partout et ne s’est laissé aucune marge de manœuvre. « La lutte contre AQMI ne devrait plus suffire à calmer les Mauritaniens », affirme le diplomate français.[/onlypaid]