Les Tunisiens ainsi que les observateurs internationaux ont été étonné par le fait que le président tunisien monte lui-même sur le front médiatique et social. Après les événements survenus dans la région de Sidi Bouzid qui ont vu des centaines de jeunes défier les autorités et manifester dans la rue, le président tunisien a pris les devants en effectuant un remaniement ministériel et en s’adressant directement aux tunisiens pour leur annoncer de grandes mesures pour soulager l’atmosphère tendue de ces derniers jours en Tunisie.
Certains cadres du RCD-parti au pouvoir- n’ont pas hésité parler d’un retour aux sources, faisant allusion au 7 novembre 1987 quand Ben Ali prit le pouvoir à Tunis. D’ailleurs, le président aurait sermonné, en privé, les grands groupes industriels du pays qui ont boudé, ces dernières années, l’intérieur du pays au profit du littoral, mieux connecté et plus attractif. Aujourd’hui, tout le monde note que le mouvement social qui a traversé la Tunisie est plus du fait d’une jeunesse mal encadrée, voire pas du tout, et en mal de projet d’avenir. Les partis de l’opposition qui ont essayé de surfer sur la vague de mécontentements n’ont pas réussi pour le moment à s’imposer chez les manifestants. Ceux-ci agissent de leur propre chef et répondent à des injonctions plus sociales que politiques. D’après des sources à Tunis, de plus grands changements devraient être opérés par le président Ben Ali de manière progressive et toucheront dans un premier temps le parti au pouvoir et certains cercles proches du pouvoir qui se sont beaucoup enrichis ces dernières années.