Dans le dernier livre, Le Temps des Tempêtes, amplement consacré par l’ancien président français Nicolas Sarkozy à déplacements à l’étranger, il revient avec moult détails sur son premier voyage, en décembre 2007, en Algérie.
Dans cet ouvrage, Nicolas Sarkozy revient sur sa rencontre avec le président Abdelaziz Boueflika. Il dépeint un personnage haut en couleurs « à la susceptibilité à fleur de peau ». Il voit en lui l’un des derniers « dinosaures » du 20ème siècle « en fonction, et même en vie ».
Sur les entretiens qu’il a eus avec lui, Nicolas Sarkozy rapporte que « l’unité de mesure » pour Abdelaziz Bouteflika « était 3 heures. Si une réunion durait moins, on pouvait considérer qu’elle avait été écourtée ». L’ancien chef d’Etat français avoue un détail qui le gênait lors de ses rencontres avec le président déchu. « Il ne voulait pas converser en face à face. Nous étions toujours assis côte à côte. Il fallait constamment tourner la tête pour se regarder. Je quittais souvent la résidence où il me recevait avec un fameux torticolis. Je devais également accepter que la première heure (et c’était un minimum) fût consacrée à ce qu’il appelait « la guerre de libération ». Il s’ensuivait un cortège de reproches sur les injustices et les atrocités auxquelles tout ceci avait donné lieu », raconte Nicolas Sarkozy.
L’ancien président ajoute qu’à chaque fois qu’il rencontrait Bouteflika, il devait « se justifier » de ce que le président algérien appelait « le tropisme marocain » de Sarkozy, qui reconnait intérieurement il se disait « au moins quand je suis à Rabat, le roi ne me reproche pas le Protectorat ! ».
Le successeur de Jacques Chirac n’oublie pas d’évoquer ses agapes avec l’ex chef d’Etat algérien. Après leur tête-à-tête, ils ont partagé un « merveilleux méchoui ». « Avec sa gentillesse et sa grande courtoisie, il arrachait avec les mains les meilleurs morceaux, et s’inquiétait de savoir si j’avais vraiment apprécié. Comme souvent avec les personnes d’un certain âge, il voulait que je me nourrisse à satiété, c’est-à-dire pleinement, et plus encore. Par certains côtés, il me rappelait ma mère, qui trouvait que ses fils n’avaient jamais assez apprécié sa cuisine ! », se rappelle Nicolas Sarkozy.
Sur la fin tragique des Bouteflika, l’ancien président français a cette phrase cruelle : «Pour la famille Bouteflika, la roche Tarpéienne a été bien proche du Capitole ». La roche de Tarpéienne était le lieu d’exécution capitale pendant l’Antiquité d’où étaient précipités les criminels et en particulier ceux qui se rendaient coupables de faux témoignage et de haute trahison.
Une phrase terrible que n’arrive pas adoucir les superlatifs consacrés à Abdelaziz Bouteflika qualifié de « home cultivé, gentil et inconditionnel de son pays ».