Comment Béji Caïd Essebssi compte « torpiller » le projet politique de Youssef Chahed

Ca y est c’est fait…Ce que le landernau politique tunisien attendait et que les cadres de Nidae Tounes redoutaient est finalement arrivé. Cette fin de semaine, les troupes de Youssef Chahed sont passées à la vitesse supérieure. Le premier ministre et ses amis ont décidé de changer de braquet et de lancer leur propre mouvement politique depuis la ville de Monastir… « Vive la Tunisie », le nom choisi pour le futur parti, tient plus d’un slogan fédérateur que d’une appellation d’un projet politique idéologiquement identifié. Et c’est cela-même qui inquiète aussi bien les aficionados de Youssef Chahed que ses adversaires.

En effet, sur les réseaux sociaux, la dénomination « Tahya Tounes » a été fraîchement accueillie autant que par les autres acteurs politiques à l’exception de quelques petits partis. Mais la salve la plus violente est venue comme c’était attendu du palais de Carthage. Le président Béji Caïd Essebssi a préféré assurer lui-même le service en commentant vicieusement, dans une interview au journal Al-Arab, l’arrivée du nouveau parti politique du premier ministre. Le président qui n’exclut pas l’idée de rempiler pour un deuxième mandat dans l’intérêt de la Tunisie, a estimé que le conflit qui oppose son parti Nidae Tounes à Youssef Chahed est surtout dû à l’ambition de ce dernier de rester au pouvoir. Dans la même interview, Béji Caïd Essebssi renvoie dos-à-dos son premier ministre et le parti islamiste Ennahda, affirmant que les islamistes tunisiens ont poussé le locataire de la Kasbah à constituer son propre parti pour qu’il s’associe à lui après les prochaines élections afin de gouverner ensemble la Tunisie.

L’objectif de Béji Caïd Essebssi semble on ne peut plus clair. « Le président conscient de la popularité de son ancien poulain cherche à le décrédibiliser saper ses soutiens au sein de l’opinion publique », explique un des habitués du palais Carthage. Cela dit, il ne dispose pas de beaucoup de temps pour arriver à son dessein. « Recourir aux grèves à répétition peut se retourner contre l’UGTT, alors que l’âge canonique d’Essebssi ne facilite pas sa volonté de se représenter », souligne un diplomate européen en poste à Tunis.

En attendant, c’est Youssef Chahed qui tire son épingle de jeu. Aujourd’hui, il est à la tête d’une véritable force politique qui ratisse assez large. Ila également avec lui le deuxième bloc de député au parlement. Deux atouts, à qui si l’on ajoute la bienveillance des partenaires européens de la Tunisie envers lui, peuvent le propulser vers un destin plus que prometteur.       

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. ADIL 16:07 - janvier 30, 2019

    Foutaise :Chahed c’est Ghannouchi et il ne bénéficie d’aucun soutien européen. Article militant.