Au moment où les Marocains, dans leur plus grande majorité, ont fait preuve d’un énorme élan de solidarité face aux effets dévastateurs du coronavirus, les pilotes de ligne de la RAM ont préféré continuer à chanter leur propre sérénade. Ainsi, alors que le management de la compagnie marocaine, dont la totalité des avions sont cloués au sol depuis quinze jours, a demandé d’opérer une ponction allant de 10 à 30 % sur les salaires de ses employés en guise de prêt remboursable dès la reprise des activités, seuls les pilotes de lignes se sont braqués contre cette mesure.
Les 600 pilotes de lignes de la Royal Air Maroc, qui touchent entre 130 milles et 180 milles dirhams nets par mois soit environ 60 fois le smig au royaume chérifien, ont refusé cette mesure du management qui vise, en cette période de grave crise, à continuer d’assurer les charges de fonctionnement de l’entreprise. Dans un courrier adressé à la direction générale de la RAM, les pilotes ont exigé de toucher la totalité de leurs émoluments sans aucun changement. Une position qui a étonné en ces temps difficiles pour l’économie marocaine. Les pilotes de ligne, une caste privilégiée et qui a toujours su tenir la compagnie en otage, ont démontré par ce « comportement irresponsable » une très grande insouciance pouvant causer la mort de la poule qui leur pond des œufs d’or.
D’ailleurs, des voix commencent à s’élever au sein du landernau économique marocain pour exiger la fin des privilèges au sein de la RAM. « Il est temps de procéder à une grande opération d’assainissement pour sauver le pavillon chérifien », affirme sans ambages un ancien dirigeant de la RAM.