Malgré les poursuites judiciaires et les enquêtes diligentées par les services de sécurité, certains oligarques algériens continuent de s’adonner à des pratiques douteuses à l’étranger. La semaine passée, mardi dernier plus exactement, le milliardaire Mohamed Laid Benamor, est entré en Algérie après plus d’un mois à l’étranger, en Suisse et à Dubaï. L’ex-bras droit d’Ali Haddad est entré en Algérie en espérant la clémence de l’institution militaire. Grâce à des intermédiaires hauts placés, il espère ne pas atterrir à la prison d’El-Harrach comme beaucoup d’autres patrons algériens.
Mais pour ce faire, il doit s’assurer que les médias cessent de parler de lui. Et c’est dans ce contexte qu’il avait entamé des poursuites judiciaires à l’encontre du média algérien d’investigation Algérie Part qui avait publié des révélations troublantes sur certaines affaires du groupe Benamor. Et pour financer ces poursuites judiciaires en Europe, Mohamed Laid Benamor a recouru à un stratagème « assez particulier ». En effet, l’homme d »’affaires n’aurait pas lui-même dépensé les 12 mille euros payés à l’avocate Delphine Meillet. C’est Djamel Bouras, le député FLN de la diaspora algérienne en France, qui aurait débloqué cet argent pour financer la « campagne judiciaire » de Benamor.
Selon nos sources, les deux hommes seraient très proches. Mieux encore, ils seraient associés dans un projet immobilier en Algérie. Djamel Bouras est connu pour être l’un des amis intimes de la famille Bouteflika. Il était le lobbyiste le plus utilisé par Said Bouteflika en France pour entrer en contact avec les autorités françaises. Et grâce à ses liens privilégiés avec les Bouteflika, Djamel Bouras a accumulé une véritable fortune notamment avec des entreprises créées sous le nom de sa femme en Algérie pour des projets immobiliers. D’ailleurs lorsque Nacer Bouteflika se déplaçait à Paris, il était à chaque fois pris en charge par Djamel Bouras.
Mais, en dépit de leurs relations. Le 18 juin dernier, ils ont pris une véritable déculottée et le magistrat de la Cour de Fontainebleau a rejeté les demandes formulées en urgence par l’avocate de l’oligarque algérien afin de contraindre Algérie Part à supprimer les articles qui incriminent Benamor dans des opérations en Suisse. Un public nombreux s’est déplacé jusqu’à Fontainebleau pour railler Benamor et son avocate. Une humiliation qui risque de faire mal, très mal à l’un des oligarques les plus riches en Algérie.