La décision du président Mohamed Morsi de débarquer les principales figures du Haut Conseil militaire a pris de court tout le monde, y compris les principaux concernés. Tout avait commencé par [onlypaid] l’attaque d’un poste frontière à Rafah dans le Sinaï, où 16 soldats égyptiens trouvent la mort. Le président Mohamed Morsi décide alors, sans en référer au haut conseil militaire, de démettre le général Morad Moawafi, patron des Moukhabarates et les chefs de la garde présidentielle et de la sécurité présidentielle. Colère du maréchal Tantaoui qui dépêche le général Sami Anan afin de faire revenir le président à de meilleurs sentiments. Ce dernier s’entête et exige de prendre les commandes de l’opération « Aigle » menée dans le Sinaï contre les bandes armées. Lors des obsèques des 16 soldats tués, Mohamed Morsi s’absente à la dernière minute. Quelqu’un l’avait prévenu qu’un piège lui avait été préparé par des membres du Haut Conseil militaire. C’est le colonel Abdelfatah Sissi, patron des services de renseignement de l’armée, qui vend la mèche. Pendant deux jours, il voit le président en tête à tête et lui dit le raz le bol des soldats qui ne supportent plus d’être dirigés par le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, un des hommes les plus riches de l’Egypte. La « middle-class » de l’armée serait prête à soutenir le président s’il décidait de purger la grande muette des éléments pro-Moubarak. Mohamed Morsi sait que cette chance ne se présenterait pas deux fois. Il convoque une réunion avec les membres du Haut Conseil militaire et les informe de sa volonté d’insuffler un sang neuf dans les rangs de l’armée. C’est le général Sami Anan qui est désigné pour proposer de nouveaux noms. Une manière pour le président de gagner du temps. Mais pas beaucoup. Le dimanche, alors que les principaux généraux étaient encore dans leurs lits, la décision du président Morsi tombe. Il démet coup sur coup le Maréchal Tantaoui, les généraux Anan, Mohab Mémech, Abdelaziz Seifeddine et Réda Hafez, tous sexagénaires et impliqués dans les affaires. Pour les remplacer, il fait appel à des colonels qui ont la cinquantaine. Abdelfatah Sissi, comme ministre de la Défense, Sobhi Sedki comme chef d’état-major. Ce dernier était le chef de la troisième armée égyptienne, la mieux entraînée et la mieux équipée puisque c’est elle qui est déployée face à Israël. D’après les informations dont nous disposons, c’est le maréchal Tantaoui qui a essayé de résister en appelant ses subordonnées. Ces derniers lui ont fait savoir qu’ils ne pouvaient pas aller contre la légalité représentée par le chef de l’Etat. Le général Abdelfattah Sissi et le général Assar avait déjà balisé le terrain et informé les alliés américains. [/onlypaid]
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