A l’approche des élections générales prévues pour le 16 octobre prochain en Mauritanie, l’opposition ne rate aucune occasion pour sortir ses griffes contre le président, Mohamed Ould Abdel Aziz. [onlypaid]
Par contre, celui-ci se montre conciliateur et ouvert au dialogue. Au lendemain de l’approbation par le conseil des ministres d’un projet de loi portant sur le règlement définitif du passif humanitaire, notamment à travers l’indemnisation des militaires victimes d’événements durant la période 1981-2004, des députés de l’opposition ont dépoussiéré d’anciens dossiers présumés compromettants pour Abdel Aziz et son équipe dirigeante. Il s’agit du cas de l’ancien chef d’état-major de l’armée mauritanienne, Mohamed Lemine Ould Ndiayane qui a été tué il y a huit ans dans son bureau à Nouakchott, mais dont les assassins présumés courent toujours. Un groupe de députés de l’assemblée nationale se sont joints aux membres de la famille Ndiayane pour réclamer l’ouverture d’une enquête judiciaire sur cette affaire. Le colonel N’Diayane, avait été tué le 8 juin 2003, au cours de la tentative de coup d’Etat avortée dirigée par Saleh Ould Hanenna contre l’ex-président Ould Taya.
Quinze députés issus des partis de l’opposition, notamment le RFD, APP, Hatem, Tawassoul El Wiam ont signé une pétition dans laquelle ils exigent que toute la lumière soit faite sur ce dossier. Dans leur pétition, les députés citent les noms de certains militaires, qui doivent être soumis, selon eux, à un examen judiciaire.
Des membres de la famille Ndiayane ont eux aussi exigé publiquement, l’ouverture d’une enquête, précisant que l’opinion publique ignore encore celui ou ceux qui se « tiennent derrière cet abjecte assassinat ».
Les deux démarches interviennent au lendemain de l’initiative du président Abdel Aziz visant à régler définitivement le passif humanitaire, notamment à travers l’indemnisation des militaires victimes d’événements durant la période 1981-2004. Une période qui inclut l’année de la disparition de l’ancien chef de l’armée mauritanienne et ancien ministre des affaires étrangères.
Lors de son deuxième débat télévisé en direct, vendredi 5 août, à Nouakchott, Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé avoir étudié toutes les propositions faites par les victimes et qu’elles ont été satisfaites plus qu’elles ne s’y attendaient.
Interpellé sur le cas du colonel Mohamed Lamine Ould N’Diayane, le président Abdel Aziz a regretté sa mort, avant de préciser qu’un obus de char de diamètre 1000mm a touché le bureau dans lequel il se trouvait.
Pris de court par les questions des journalistes, le président mauritanien s’est contenté de s’interroger «pourquoi persister toujours à soulever ces cas ? Pour moi, je ne crains rien dans cette affaire. Et s’il y a des parlementaires ou autres qui veulent faire des enquêtes, ils n’ont qu’à les faire». « Ceux qui sont derrière cette affaire, a-t-il soutenu, sont connus et ils se connaissent d’ailleurs».[/onlypaid]