Toutes les chancelleries à Alger sont en alerte. Si elles sont convaincues que c’est Bouteflika qui sera élu dès le premier tour de l’élection présidentielle, elles appréhendent une vague de violence qui pourrait emporter le pays dans le sillage du 17 avril. En effet, tous les câbles rédigés depuis Alger font état d’une hostilité sans précédent de la population envers Bouteflika et son clan. « L’adhésion à la campagne d’Ali Benflis a été surprenante à plus d’un titre. Le candidat a pu drainer les foules là où il se rendait. Il représente aujourd’hui auprès d’une partie du peuple l’espoir du changement, affirme un diplomate français. D’autre part, les animateurs de la campagne du président sortant n’ont jamais pu tenir le moindre meeting d’envergure. En l’absence de leur poulain, ils ont fait face à la colère des foules à chaque fois qu’ils se déplaçaient. Si donc les « carottes semblent cuites » pour le 17 avril, selon un général algérien à la retraite, le deuxième tour risque de se dérouler non pas dans les urnes, mais dans la rue. « Il y a tellement de frustrations accumulées par les citoyens que nous nous approchons inexorablement d’une grande déflagration qui pourrait emporter tous les clans du régime », affirme notre source. D’ailleurs, plusieurs hommes d’affaires algériens ont préféré mettre leurs bas de laine en dehors du pays. Des dizaines de milliards de dollars ont en effet quitté le pays ces deux derniers mois vers des rivages plus cléments. Un autre indicateur de la fragilité de la situation dans le pays.
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