C’est le jeudi 4 août que le général Necdet Ozel, commandant de la gendarmerie turque, et candidat du premier ministre Recep Tayyip Erdogan va être consacré [onlypaid]
chef d’état-major et chef de l’armée de terre, après une crise d’une semaine qui a envenimé les relations entre l’armée turque kémaliste et le gouvernement islamiste de l’AKP. Les hostilités ont démarré quand toute la direction de l’armée, avec à sa tête le général Isik Kosaner, a préféré démissionner pour protester contre l’inculpation de six nouveaux généraux, accusés d’avoir créé des sites Internet de propagande anti-gouvernementale. Mais le coup le plus dur pour les généraux a été l’inculpation par le procureur de la république du général Nusret Tasdeler, commandant de la puissante armée d’Egée. D’après des sources de l’OTAN, les militaires turcs se plaignent depuis des années d’une politique d’éradication poursuivie par Erdogan pour éliminer tous les hauts gradés kémalistes et les remplacer par des officiers supérieurs « pieux ». D’ailleurs, une quarantaine de généraux, soit le dixième du commandement militaire turc, serait aujourd’hui sous les verrous après avoir été accusés d’avoir fomenté des complots contre l’AKP. D’après les spécialistes, l’armée turque qui est intervenue 4 fois par le passé pour prendre le pouvoir, est aujourd’hui totalement terrassée. Elle ne bénéficie plus ni de l’appui des élites politiques turques, ni de l’indifférence internationale. D’après un sondage à la sortie des urnes lors du référendum sur la limitation des pouvoirs de l’armée en 2010, 57 % des militaires qui avaient voté l’ont fait en faveur de la réforme qui œuvre pour une armée professionnelle et qui ne se mêle pas de politique. Un siècle après la destitution d’Abdelhamid, le Sultan Recep Tayyip est en train de mettre à genoux ses janissaires.[/onlypaid]