Les autorités algériennes ont discrètement décidé de commencer à lever le gel ou le blocage des importations des produits agricoles espagnols, a-t-on appris de plusieurs sources algériennes concordantes. Cette décision devrait avoir lieu au plus tard au début de la prochaine année 2024. Cette mesure a fini par être acceptée par le régime algérien en raison, attestent nos sources, de la gravité de l’ampleur des pénuries des produits agricoles frais frappant de plein fouet l’Algérie depuis l’été 2023 à cause des effets de la sécheresse et du réchauffement climatique ayant fortement ébranlé la production agricole algérienne.
Le boycott des fruits et légumes made in Espagne décidé au printemps 2022 par les autorités algériennes a provoqué des effets désastreux sur l’inflation galopante en Algérie puisque l’indisponibilité de ces produits de base a aggravé la hausse de leurs prix. Une hausse devenue affolante depuis août 2023 poussant ainsi le régime algérien à revoir sa copie en décidant de déverrouiller les importations.
Mais les fournisseurs espagnols sont redevenus incontournables car l’Algérie doit répondre à un besoin pressant en matière de légumes et de fruits. Un besoin qui ne saurait tarder car les poussées inflationnistes et les pénuries alimentaires font craindre au régime algérien le déclenchement de troubles sociaux pouvant potentiellement déstabiliser politiquement le pays à la veille des élections présidentielles de décembre 2024, une échéance sensible que prépare doucement le pouvoir algérien.
Recourir aux fruits et légumes espagnols est devenue une option obligatoire pour les autorités algériennes afin de ramener le niveau des prix à un seuil acceptable surtout que l’inflation des produits alimentaires dépassent la barre des 13, voire 14 % en Algérie.
Soulignons enfin que la Fédération espagnole des associations de producteurs exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes vivantes (FEPEX) a indiqué récemment que les importations algériennes depuis l’Espagne sont minimes, avec 2,5 millions de kilos pour une valeur de 1,7 million d’euros en 2021, en baisse ces dernières années, alors qu’au début de la décennie précédente elle dépassait 85 millions de kilos et 55 millions d’euros.