Rien ne va plus ces derniers jours au sein de la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE), le renseignement extérieur algérien. Le patron de la DDSE, le général-major Nour-Eddine Mekri, alias « Mahfoud », multiplie les réunions d’urgence pour étudier les évolutions du dossier de Brahim Ghali, le président de la République arabe sahraouie démocratique et du Front Polisario. Des réunions marathons ont été organisées ces derniers temps à Alger et le général-major Mahfoud a même installé une cellule de crise pour parer à tous les scénarios dans ce dossier qui a été totalement échappé au contrôle des services secrets algériens.
Pis encore, l’affaire Brahim Ghali est en train de devenir un véritable poison pour les services algériens qui subissent, aux yeux de plusieurs observateurs avertis à Alger, une véritable humiliation. Transféré secrètement en Espagne, Brahim Ghali a été hospitalisé avec une fausse identité pour subir des soins intensifs alors que son état de santé ne cesse de se dégrader. Ce transfert en Espagne devait rester secret et aucune information ne devait fuiter sur le nouveau refuge du leader du Polisario dont les jours auraient été en danger s’il n’avait pas bénéficié d’un traitement médical sophistiqué que les hôpitaux algériens ne peuvent guère lui offrir.
La DDSE était chargée de ce dossier délicat et stratégique pour la diplomatie algérienne. Le général-major Mahfoud était surnommé « Mahfoud Polisario » en raison de son expertise sur le dossier sahraoui. Mais l’expert s’est finalement totalement planté puisque il aura suffi de quelques jours pour que le leader du Polisario, et protégé de l’Algérie, soit rapidement identifié et retrouvé en Espagne. Le camouflet est énorme pour les services algériens et la suite promet des rebondissements cauchemardesques.
Brahim Ghali est menacé de poursuites judiciaires pour des faits liés à des tortures et des violences horribles. Le Président de la RASD, le fer de lance de la diplomatie algérienne, risque de finir ses jours… en prison ou humilié par un procès très sévère.
Le général-major Mahfoud éclate de colère et réunit à maintes reprises tous les colonels concernés de près comme de loin par ce dossier. Il laisse éclater sa colère et passe un savon à tous ses collaborateurs. Pour Mahfoud, il y a une seule certitude : il y a une Taupe au sein de la DDSE qui collabore avec les services étrangers. Mahfoud le Polisario est convaincu que son plan était bien huilé et qu’il n’y avait aucune maladresse dans les préparatifs de la DDSE pour transférer secrètement Brahim Ghali en Espagne.
Quelqu’un a bel et bien vendu la mèche. Une taupe aurait transmis l’info aux services français qui ont ensuite balancé le ballon dans le camp marocain pour saboter ensuite tout le plan algérien. Une enquête interne a été diligentée au sein de la DDSE et des auditions ont commencé pour interroger et surveiller le moindre fait et geste des agents du renseignement extérieur. Mahfoud a juré à l’Etat-Major de l’Armée algérienne qu’il finira par trouver la « taupe » qui subira un châtiment exemplaire. Au sein de la DDSE, une ambiance délétère règne en ce moment. Tout le monde doute…. de tout le monde.