Les autorités algériennes savaient pertinemment que leur dossier de candidature en tant que membre à part entière des BRICS, le prestigieux club des puissances émergentes, ne sera pas validé ni accepté en raison de plusieurs retards structurels dont souffre l’Algérie. Mais le président algérien Abdelmadjid Tebboune comptait beaucoup sur l’option « du membre observateur » qui devait être réservé à l’Algérie et ce statut a été bel et bien promis à Alger par le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Ce dernier s’était engagé auprès des autorités algériennes pour classer l’Algérie dans une catégorie de pays qui devaient être incorporés au sein du futur format des BRICS avec le statut de « partenaires privilégiés » et de « membres observateurs » sans pouvoir de décision pour autant au sein des instances dirigeantes. C’est en tout cas la promesse qui avait été faite par l’Afrique du Sud à Tebboune, certifient nos sources. Une promesse qui avait fait l’objet de moult tractations entre Pretoria et Alger. L’Algérie devait être à la tête de cette catégorie aux côtés du Kazakhstan, Vénézuela et Cuba.
Mais lors du Sommet des BRICS qui a commencé le 22 août et s’est étendu jusqu’au 24 août en Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa s’est heurté au refus catégorique de l’Inde et du Brésil à doter l’organisation de ce statut de « membres observateurs ». Une résistance qui a été rapidement, expliquent nos sources présentes sur place, partagée par la Chine et la Russie qui ont fini par reconnaître qu’il n’est pas utile d’offrir dès maintenant un statut à des pays qui présentent des déficiences économiques structurelles ou qui manquent clairement de rayonnement sur la scène internationale en raison de leur influence régionale limitée ou de leurs problèmes politiques internes.
Cyril Ramaphosa n’a donc pas pu tenir sa promesse provoquant ainsi une énorme déception au sein de l’entourage du Président algérien Tebboune lequel avait annoncé à son peuple le 5 août dernier que son pays pouvait aspirer facilement à ce statut de « membre observateur ». Pretoria n’a donc pas pu imposer Alger sur la liste des nouveaux membres des BRICS et toute la stratégie algérienne basée sur l’intégration au sein des BRICS présentée comme une « cause nationale » devant démontrer la renaissance de l’Algérie s’est soldée par un échec qui n’a pas manqué de provoquer des regrets au sein du Palais Présidentiel d’El-Mouradia.
A Alger, assurent enfin nos sources, des réunions sont prévues dans les heures à venir pour pour peaufiner une stratégie de « riposte » consistant à offrir des mesures politiques permettant à Tebboune de « sauver la face » auprès de l’opinion publique algérienne grandement choquée par cette déconfiture. Parmi les futures mesures en cours de réflexion, un grand remaniement gouvernemental pour sacrifier des ministres impopulaires et leur imputer toute la responsabilité de la mauvaise situation socio-économique du pays.