Exclusif. Comment un ancien haut responsable du mouvement Rachad « réhabilité » et « récupéré » par le régime algérien 

Yahia Mekhiouba, l’ancien chargé de communication du mouvement Rachad, classé comme  » entité terroriste » par le régime algérien depuis mai 2021, vient d’être officiellement « réhabilité » et « récupéré » par les services secrets algériens, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources algériennes. Faisant l’objet de plusieurs condamnations très sévères ponctuées de très longues peines de prison ferme, Yahia Mekhiouba a  pu tout de même revenir à Alger en toute sécurité au début de ce mois d’octobre en cours.
Cet ancien cadre dirigeant de Rachad a même bénéficié d’un « accueil personnalisé » et d’un accompagnement des services secrets algériens qui lui ont offert une assistance intégrale pour lui permettre de résoudre ces problèmes judiciaires avec les autorités algériennes sans passer une seule nuit dans une cellule de prison.
Yahia Mekhiouba a, en réalité, intégré un programme de « réhabilitation » qui avait été lancé et préparé par la cellule anti-subversion du renseignement extérieur algérien. Ce programme consiste à proposer des accords d’entente et de rémission aux activistes exilés de l’opposition algérien à l’étranger. Ces accords permettent ensuite de « récupérer » ses opposants qui reviennent à de meilleurs sentiments à l’égard du régime algérien en s’engageant à abandonner « toute activité subversive » pouvant torpiller les intérêts des hauts responsables du pouvoir aux commandes de l’Algérie.
Ce processus permet, par la suite, aux opposants exilés de revenir au pays et de retrouver leurs familles ainsi que de solutionner paisiblement l’ensemble de leurs dossiers judiciaires dans lesquels ils font l’objet de peines d’emprisonnement très lourdes.
Il est à signaler que Yahia Mekhiouba, comme de nombreux autres dirigeants du mouvement Rachad, une mouvance aux tendances islamistes et conservatrices dont les fondateurs étaient d’anciens militants actifs du Front Islamique du Salut (FIS), le tristement célèbre parti islamiste algérien, figurait sur la liste des Seize personnes qui ont été inscrites sur « la liste nationale des organisations terroristes », en vertu d’un arrêté publié au Journal officiel le jeudi 17 février 2022.
Mais fin avril 2022, Yahia Mekhiouba se brouille avec les dirigeants de Rachad et annonce sa démission de ce mouvement en raison de nombreux désaccords avec ses autres camarades. Des divergences liées notamment au rôle controversé joué par Amir Dz et ses méthodes très contestables, le cyberactiviste placé sous contrôle judiciaire en France de juillet 2020 jusqu’à septembre 2022, au sein du mouvement Rachad.
Yahia Mekhiouba avait affiché publiquement ses désaccords en diffusant des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles il avait formulé de très virulentes critiques contre le mouvement Rachad et notamment son leader le plus médiatisé Mohamed Larbi Zitout. Et depuis cette controverse, Yahia Mekhiouba a amorcé un processus de rapprochement avec le régime algérien à travers les services secrets. Un rapprochement qui a abouti en octobre 2023 à sa réhabilitation définitive.

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