Une crise difficile s’est installée ces jours-ci entre Paris et Alger à cause des manifestations populaires contre le 5e mandat. Cette importante colère populaire fait peur à la France et l’Elysée envoie des messages clairs à El-Mouradia : il n’est pas question que cette situation dure. Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, l’hypothèse de la nécessité d’abandonner le 5e mandat monte en puissance. Paris remet de plus en plus en cause le 5e mandat et exige d’El-Mouradia des gages de stabilité.
Mais qui peut remplacer Bouteflika ? Et qui peut garantir la stabilité de l’Algérie ? A ces questions, Macron n’a pas encore trouvé des réponses et les scénarios ou prévisions de la DGSE annoncent plusieurs pistes et probabilités, assurent nos sources. C’est dans ce contexte de confusion générale qu’Alain Juppé, l’ancien ministre des Affaires Etrangères et Premier ministre français, est intervenu pour parler avec Macron et lui présenter sa vision de l’Algérie. Juppé connaît très bien l’Algérie et il dispose de très nombreux réseaux à Alger. Il connaît même personnellement le cercle proche et restreint d’Abdelaziz Bouteflika. Pour Alain Juppé, il est encore tôt pour annoncer la fin de Bouteflika. Et le système algérien peut juguler la rue s’il adopte une attitude responsable. Selon nos sources, la stabilité de l’Algérie ne passe pas forcément par le départ de Bouteflika. Au contraire, ce départ pourrait entretenir un vide qui peut générer des tensions et l’accaparement du pouvoir par un clan militaire hostile à la France, à savoir celui de Gaid Salah. Dans ce contexte, Juppé aurait demandé à Macron de temporiser encore et de ne pas lâcher le 5e mandat jusqu’à ce que la situation s’éclaircisse dans les jours à venir car il est probable que la rue s’essouffle d’ici la fin du mois de mars. Mais Macron va-t-il prendre en considération les conseils de Juppé ? Wait and See…
