En manque de soutiens diplomatiques après l’intervention marocaine à Guerguarate, les dirigeants algériens ne décolèrent pas contre les pays arabes. Alger qui a été surprise par la ferme riposte marocaine l’a été encore plus par l’absence d’appuis à ses protégés du Polisario de la part des pays arabes, notamment les monarchies du Golfe qui se sont toutes et sans exception alignés sur la position de Rabat.
Des sources algériennes, généralement bien informées, affirment qu’Alger pourrait annoncer le gel de sa présence dans une Ligue Arabe moribonde et qui « n’a jamais été d’une grande utilité pour notre pays », se lamente le journal Liberté. Les éditorialistes algériens qui sont les porte-voix des différents clans du pouvoir n’ont pas hésité à tirer violemment sur les pays arabes, parlant de « cassure » avec le monde arabe et de « position inamical des monarchies du Golfe » les qualifiant de «bloc régional aux choix géostratégiques insoutenables ». Dans les hautes sphères du pouvoir algérien, on n’est pas loin de penser que « dans ses relations avec les Arabes, l’Algérie a toujours été le partenaire perdant ».
D’ailleurs, le quotidien El Watan appelle à revoir les relations économiques entre l’Algérie et les pays arabes, rappelant les multiples investissements des Émirats Arabes Unis en Algérie, principalement dans la sidérurgie, la gestion des ports et l’industrie du tabac.
Il faut dire que la déconvenue d’Alger sur le dossier du Sahara n’est pas la seule mise en cause. Les dirigeants algériens ont été également supplantés sur le dossier libyen par l’Egypte, la Tunisie et le Maroc. « Qu’espérons-nous d’un pays où la présidence est totalement vacante depuis une dizaine d’années et où les clans au pouvoir se livrent, à coup de purges, une guerre intestine depuis plus de trois ans ? », se demande un ancien ministre d’Abdelaziz Bouteflika.