Exclusif. Intense lobbying turc pour contraindre l’Algérie à abandonner l’interdiction de l’importation des vêtements

Les autorités algériennes envisagent sérieusement d’interdire catégoriquement l’importation des vêtements. L’ensemble des produits qui concernent les habits pour les adultes ou enfants devraient être prochainement interdits par le gouvernement algérien qui subit un intense lobbying de la part d’hommes d’affaires turcs qui font croire aux hauts responsables algériens qu’ils sont capables de produire localement tout ce qui est nécessaire pour combler les besoins de la population algérienne en textile et ses dérivés. Un argument jugé irrationnel et totalement absurde par de nombreux acteurs économiques et experts algériens de l’industrie du textile qui redoutent un impact fortement préjudiciable de cette mesure radicale sur les consommateurs algériens.
Selon nos sources, ce projet d’interdire l’importation des vêtements est pour l’heure soumis par le ministère du Commerce au gouvernement algérien. Ce dernier attend l’aval de la présidence algérienne pour le valider et déterminer les modalités de son application. Mais à l’origine de ce projet inédit et étrange à bien des égards, nous retrouvons le lobby turc du textile qui s’est implanté ces dernières années en Algérie et qui veut s’emparer à lui-seul d’un important marché estimé à plus de 1,2 milliard de dollars.
Ce lobby turc est impliqué officiellement dans le projet de l’Algérienne des industries textiles Tayal SPA. La partie algérienne est représentée dans ce projet industriel parl es entreprises CH Groupe et EPE Texalg, deux entreprises du groupe public Getex, et pour la partie turque Intertay, filiale du groupe Tay. En 2016 et suite à la nécessité d’augmenter le capital social de la société, Madar Holding, un autre important groupe étatique algérien, a rejoint l’actionnariat de l’entreprise. L’infrastructure industriel ce projet se déploie sur une superficie de 110 ha à Relizane, une wilaya de l’ouest algérien, ce qui lui a lui permis de concentrer dans un même lieu l’ensemble de la production de ses unités : dépôt de coton, filature, tissage, indigo (jean),  tricotage, finissage et teinture, centre de formation et prêt-à-porter.  La capacité de production est de 30 millions de pièces/an de prêt-à-porter et les partenaires turcs veulent augmenter encore davantage cette production, mais exigent d’abord au gouvernement algérien d’interdire les produits importés afin d’éviter toute concurrence qui pourrait leur causer des pertes financières importantes. Depuis plusieurs mois, une opération de lobbying a été lancée dans ce sens par les milieux d’affaires turcs.  Signalons enfin que derrière ce lobby truc très actif en Algérie, nous retrouvons un certain milliardaire Mesut Toprak, un personnage très influent du pouvoir turc qui officie également comme le président du Conseil d’affaires Turquie – Égypte du Conseil des relations économiques extérieures. Il s’agit d’un personnage clé de la diplomatie économique de la Turquie.

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